Etats-Unis , les Afro-Américains abattus par la police symbolisent un grave problème selon Obama
La mort de deux Afro-Américains en autant de jours, abattus par des policiers, filmés au moment des faits, sont le symbole d’un « grave problème » de la société américaine, a dénoncé, jeudi 7 juillet, le président Barack Obama. Des enquêtes fédérales ont été réclamées dans ces deux affaires.
« Admettre que nous avons un grave problème ne contredit en rien notre respect et notre reconnaissance envers l’immense majorité des policiers qui mettent leurs vies en jeu pour nous protéger au quotidien », a écrit le président américain dans un communiqué après la mort mardi d’Alton Sterling à Bâton-Rouge, en Louisiane, et celle, mercredi, de Philando Castile, à Falcon Heights, dans le Minnesota.
« Il est évident que ces tirs meurtriers ne sont pas des incidents isolés. Ils sont symptomatiques de défis plus importants au sein de notre système judiciaire, ainsi que de disparités raciales qui apparaissent dans le système année après année et du manque de confiance qui en résulte entre les forces de l’ordre et de trop nombreuses communautés. »
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Philando Castile, tué devant sa compagne et sa fille
Philando Castile, un Afro-Américain, a été mortellement blessé par balle par un policier dans la banlieue de Minneapolis au cours d’un contrôle routier, mercredi 6 juillet dans la soirée. Le contrôle a eu lieu à Falcon Heights, dans le Minnesota, autour de 21 heures locales (4 heures en France), a déclaré la police de St Anthony.
La petite amie de Philando Castile se trouvait à bord du véhicule et a filmé avec son téléphone portable les derniers instants de son compagnon qui ont suivi les coups de feu. Elle explique que le policier a tiré sur son ami alors qu’il cherchait ses papiers d’identité après que la voiture avait été arrêtée pour un phare cassé.
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Lors du contrôle, a-t-elle raconté jeudi à des journalistes, l’agent a émis des demandes contradictoires, exigeant de Philando Castile qu’il lève les mains en l’air et qu’il présente ses papiers d’identité, qui se trouvaient dans sa poche arrière. La police, pour sa part, a simplement confirmé la mort d’un homme tard mercredi après un contrôle routier. Jeudi, face à l’émoi suscité par la mort de Philando Castile, le gouverneur du Minnesota a reconnu que la réaction du policier à l’origine des tirs semblait « démesurée. »
Procès du policier qui a tué Freddie Gray
Hasard du calendrier, un policier était jugé jeudi à Baltimore pour l’homicide de Freddie Gray, l’affaire emblématique de ce jeune Afro-Américain mortellement blessé dans un fourgon de police il y a plus d’un an. La cité portuaire s’était à l’époque embrasée et avait connu des émeutes raciales, comme Ferguson avant elle.
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Une centaine de personnes se mobilisent pour Alton Sterling
Surtout, l’affaire Philando Castile survient après un autre homicide, mardi en Louisiane, qui a pris une ampleur nationale lorsqu’une vidéo a été diffusée. Alton Sterling, un vendeur ambulant afro-américain, a été abattu mardi de plusieurs balles par deux policiers blancs qui l’avaient préalablement plaqué au sol, devant un centre commercial de Bâton-Rouge.
Les faits se sont déroulés à 0 h 35, mardi 5 juillet (6 h 35 à Paris). La police s’était rendue sur les lieux à la suite d’un appel anonyme d’une personne disant qu’elle avait été menacée par un homme avec un pistolet, selon un communiqué des forces de l’ordre.
Une vidéo d’amateur circulant sur Internet montre les deux agents, membres de la police de Bâton-Rouge (BRPD), capitale de la Louisiane, qui tentent d’interpeller la victime sur le parking d’un centre commercial. Une centaine de personnes se sont rassemblées mercredi soir pour allumer des bougies sur les lieux de la mort d’Alton Sterling.
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Cinq cent cinq personnes tuées
La mort de plusieurs Afro-Américains tués par la police ces dernières années a ravivé les tensions raciales aux Etats-Unis et a suscité de nombreuses manifestations, qui ont parfois dégénéré en émeutes. Selon le Washington Post, cinq cent cinq personnes ont été tuées par la police depuis le début de l’année 2016. Vox ajoute que les Afro-Américains, qui constituent 13 % de la population des Etats-Unis, représentent 31 % de ces victimes.