En Equateur le bilan s’alourdit à 413 morts 48 heures après un séisme meurtrier
« Pour l’heure, nous comptabilisons 413 morts », a indiqué le ministère en charge de la coordination de la Sécurité. Le précédent bilan provisoire de ce tremblement de terre de magnitude 7,8 faisait état de 350 décès.
Le président équatorien Rafael Correa a annoncé lundi que la reconstruction du pays allait «coûter des centaines (de millions), probablement des milliards de dollars».
« Il va falloir reconstruire Pedernales, le centre de Portoviejo, le quartier de Tarqui à Manta, (les villes de) Canoa, Jama… Cela va prendre des mois, des années », a-t-il ajouté alors qu’il parcourait Pedernales, l’épicentre du tremblement de terre, le plus violent depuis 1979 dans le pays.
Deux Canadiens figurent parmi les victimes, selon les autorités de ce pays, et une missionnaire irlandaise de 33 ans a également trouvé la mort, d’après sa communauté religieuse.
Le département d’Etat a annoncé le décès d’un Américain et le gouvernement colombien a comptabilisé sept ressortissants tués dans le tremblement de terre.
Malgré le bilan qui s’alourdit, les récits de personnes tirées vivantes des décombres continuaient d’alimenter l’espoir des proches.
Ainsi, lundi après-midi, «dans la ville de Portoviejo, une personne a été retrouvée vivante sous les décombres de l’hôtel +El Gato+», ont annoncé les autorités.
20 heures sous les gravats
A Pedernales, une jeune fille restée coincée 20 heures sous les gravats d’un immeuble a été retrouvée « miraculeusement » en vie, selon des médias locaux.
Plus au sud sur la côte ouest, à Manta, « au terme de longues heures de travail intense, trois personnes ont été retrouvées en vie parmi les décombres à Tarqui », quartier de la ville de Manta, ont annoncé les pompiers sur Twitter.
Dans le port de la ville, les chiens qui accompagnaient les sauveteurs au milieu des ruines marquaient la présence de survivants par leurs aboiements.
« Le bâtiment est très instable. Nous devons découper le mur à la tronçonneuse, on suppose qu’ici se trouvent une quinzaine de personnes piégées. Le chien a indiqué qu’il y avait des vivants à 8 h du matin (13 h GMT), mais nous avons fait des recherches et il n’y a pas de réponses », a déclaré le pompier Carlos Paredes.
« Toute la nuit nous avons continué les opérations de recherche, de sauvetage et d’évacuation des personnes restées coincées (sous les décombres, ndlr) », a expliqué à la chaîne Teleamazonas le ministre de la Sécurité César Navas.
La Croix-Rouge espagnole a lancé un appel à l’aide, estimant que « 70 000 à 100 000 personnes auront besoin d’assistance », dont « 3 000 à 5 000 nécessitent un logement d’urgence ». Environ 1 200 volontaires et employés de la Croix-Rouge équatorienne participent aux opérations de secours.
De tout le pays, des camions transportant des habits, des produits d’hygiène, des médicaments et des aliments pour les victimes se dirigeaient lundi vers la côte Pacifique.
Craintes de nouvelles répliques
Des engins de chantier étaient également transportés lundi vers la zone affectée, afin d’aider à soulever les décombres d’immeubles et maisons effondrés dans la secousse.
Selon le ministre des Affaires étrangères, Guillaume Long, des renforts et experts du Venezuela, de Colombie, du Pérou, du Mexique, de Cuba, de Bolivie, du Chili, de Suisse et d’Espagne sont désormais sur place.
« Demain (mardi), nous travaillerons à la coopération pour l’après-sauvetage », a-t-il expliqué sur son compte Twitter. « Des fonds ont déjà été débloqués: 300 millions de dollars pour les urgences, 150 millions pour la reconstruction », a expliqué le vice-président Jorge Glas.
«Ici à Pedernales, des survivants ont été sauvés des décombres et nous ne perdons pas espoir. Nous n’écartons pas » la possibilité de trouver d’autres rescapés, a-t-il ajouté.
Les habitants craignent désormais de nouvelles répliques.
Jusqu’à présent, l’Institut équatorien de géophysique (IG) a signalé 230 répliques d’une magnitude de 3,5 à 6,1.
L’Union européenne a annoncé l’activation du mécanisme européen de protection civile pour aider l’Equateur et le secrétaire d’Etat américain John Kerry a offert le soutien des Etats-Unis.