En direct , quelles stratégies envisage Fillon pour la présidentielle ‘

En direct , quelles stratégies envisage Fillon pour la présidentielle '

Alexandre Lemarié : Bonjour à tous. Merci d’avance pour vos questions sur les enseignements de la primaire à droite. Je vais essayer d’analyser avec vous les stratégies possibles pour François Fillon après son succès. 

Fillon, un « excellent candidat » pour Philippot  

L’investiture de François Fillon à la présidentielle de 2017 réjouit en public le Front national. « C’est un excellent candidat pour nous », a déclaré à l’agence Reuters le vice-président du parti d’extrême droite, Florian Philippot. Ce dernier considère qu’une victoire de Marine Le Pen, la candidate du FN, paraît « tout à fait jouable » si elle est opposée au député de Paris, largement vainqueur hier soir de la primaire de la droite. 

A cela, deux raisons, selon M. Philippot : l’ancien premier ministre porterait d’abord « l’entière responsabilité » du quinquennat 2007-2012, qu’il a intégralement passé à Matignon. « La deuxième raison, et c’est peut-être la principal, […] c’est que son programme économique et social est tellement rude qu’il ruine tous les efforts faits à côté. » Parmi les mesures visées, celle de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires. 

Pour Collard, le FN ne pourra pas « s’affranchir » d’une primaire

Gilbert Collard estime que « l’expérience des primaires telle qu’elle a été vécue cette fois-ci est une bonne expérience démocratique ». Sur LCI, le député frontiste du Gard « trouve même que le Front national ne pourra pas dans l’avenir […] s’en affranchir. On a notre candidate, il y a eu le congrès, elle a été élue normalement, démocratiquement », a déclaré M. Collard, en référence à la présidente du Front national Marine Le Pen, « mais dans l’avenir, je pense que c’est utile. »

C’est, en euros, la commission que va toucher la Poste, via sa filiale la Banque postale, par laquelle ont transité les sommes récoltées auprès des électeurs des deux tours de la primaire de la droite. 

La Haute Autorité et la Poste ont signé un contrat accordant une commission de 8% à la Banque postale, avec un plafonnement de 750 000 euros. « Les négociations avec La Poste, qui voulait au départ 10% sans plafonnement, ont duré plusieurs semaines et ont été rudes », a précisé Mme Levade, présidente de la Haute Autorité chargée de l’organisation de la primaire de la droite. 

La primaire de la droite, une bonne opération financière

Pour la primaire de la droite en ce mois de novembre, le parti Les Républicains demandait 2 euros par votant et par tour. Tandis que la gauche avait demandé 1 euro pour un tour en 2011 il n’y avait pas d’obligation de repayer lors du second tour quand on avait voté lors du premier tour , complété par des dons volontaires.

La participation importante a fait de la primaire de la droite une bonne opération financière. Bien qu’ayant coûté 8 millions d’euros, elle a rapporté aux Républicains plus de 9 millions d’euros. Un bénéfice important et une véritable bouffée d’air pour les comptes du parti.

La primaire de la gauche, dont le coût avait été estimé à 5,9 millions d’euros, avait représenté une opération déficitaire pour le Parti socialiste. La porte-parole du PS, Corinne Narassiguin, avait ainsi concédé récemment à 20 Minutes « un coût très important mais politiquement un excellent retour sur investissement » avec un déficit de 815 180 euros. 

L’édito du « Monde »

Pour François Fillon, le défi est double après sa large victoire à la primaire de la droite, écrit Le Monde dans son éditorial du jour. 

Il va devoir, d’abord, rassembler les trois droites qui se sont exprimées lors de cette primaire : la conservatrice, qui constitue le socle de son électorat et lui est acquise, la bonapartiste qui faisait confiance à Sarkozy et la centriste modérée qui soutenait Juppé. Leur rassemblement est la condition du succès, à la présidentielle, comme aux législatives qui suivront. Chacun le sait et c’est une puissante raison de faire taire divergences et dissensions.

Le second défi est encore plus décisif. Le champion de la droite a été désigné par la France traditionnelle et bourgeoise. Il ne pourra l’emporter sans entraîner et convaincre la France déclassée et populaire, dont la défiance et la colère sont les deux moteurs du vote en faveur de l’extrême droite. S’il réussit cette synthèse, François Fillon sera le prochain président de la République. Ce n’est pas gagné.

François Fillon : un triomphe, deux défisLe Monde.frEditorial. L’ancien premier ministre, qui a largement remporté la primaire de la droite, s’impose comme le chef de son camp pour les prochains mois et, s’il l’emporte en 2017, pour les années à venir.

François Fillon n’a pas encore précisé où en étaient aujourd’hui ses discussions avec les centristes.

Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, ancien soutien d’Alain Juppé, a déjà exprimé sa volonté d’engager des discussions avec le vainqueur de la primaire de la droite sur un « projet législatif commun ». Et ce, même si Fillon n’avait pas hésité à critiquer les liens entre M. Juppé et le centre pendant la campagne.

Comme vous l’avez souligné, malgré la position de M. Lagarde, certains membres de l’UDI Jeunes – dont Jonathan Blum, leur secrétaire général – ont préféré se rallier ce lundi à la candidature d’Emmanuel Macron, qui se dit « ni de gauche ni de droite ». 

Leur communiqué, publié sur Facebook, fait état de « valeurs communes » qui justifieraient leur soutien. Parmi elles, « la place des corps intermédiaires ; encourager la responsabilité et le mérite ; lutter contre toutes les lignes Maginot y compris à l’intérieur de notre société et entre nos territoires ».

Ben, bonjour. 

à notre connaissance, Vladimir Poutine n’a pas encore fait parvenir de félicitations officielles à François Fillon, qui a déjà affiché sa proximité avec l’homme fort du Kremlin et souhaité la levée des sanctions européennes contre la Russie.

Une primaire au FN à l’avenir  

Gilbert Collard, député apparenté FN, a estimé sur LCI que le Front national ne pourrait pas dans l’avenir « s’affranchir » d’organiser une primaire pour désigner son ou sa candidate à l’élection présidentielle.

L’expérience des primaires telle qu’elle a été vécue cette fois-ci est une bonne expérience démocratique. Je trouve même que le Front national ne pourra pas dans l’avenir, à mon avis, s’en affranchir. On a notre candidate, il y a eu le congrès, elle a été élue normalement, démocratiquement, mais dans l’avenir, je pense que c’est utile.

S’il rappelle avoir toujours été « très hostile à la primaire » parce qu’elle a « transformé le président de la République en fraise des bois » et « détruit l’autorité du président de la République », M. Collard a jugé que le scrutin de la droite « a été tout à fait exemplaire ».

Zapping : candidat « de la mondialisation sauvage » pour le FN, « des gens aisés » pour le PS, Fillon n’échappe pas aux critiques

Enquête : « Et François Fillon devint tendance » 

Il a toujours été catholique, libéral conservateur, anti-bling-bling. Longtemps démodé et inaudible, François Fillon, le vainqueur de la primaire est aujourd’hui plébiscité par la droite. Lire l’enquête de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin :  

Bonjour,

C’est en tout cas l’analyse que semble faire Emmanuel Macron qui, dès dimanche soir, a appelé François Bayrou à le rejoindre « s’il n’est pas à l’aise avec le programme de François Fillon » car « il y a beaucoup de convergences ». Le président du MoDem n’a pas encore dit ce qu’il comptait faire, et surtout pas s’il allait se présenter à la présidentielle.

Dans le même temps, des personnalités de droite ont appelé M. Bayrou au rassemblement. Ce matin, le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a ainsi estimé que « le centre a vocation à faire partie de la majorité présidentielle ». « Que François Bayrou envisage éventuellement d’être candidat, c’est sa responsabilité. Ce n’est pas l’alpha et l’oméga, mais en même temps, je pense que c’est un homme qui a le sens des responsabilités », a-t-il souligné.

« Fillon, la révolution conservatrice », à la « un »e de l’édition papier du Monde à paraître ce lundi après-midi : 

Aurélie Filippetti juge « inimaginable » une candidature de Hollande hors primaire

La députée PS et ex-ministre de la culture s’est placée sur France Inter contre l’hypothèse d’une candidature de François Hollande hors de la primaire de la gauche, prévue pour les 22 et 29 janvier 2017.

C’est absolument inimaginable et ça serait d’ailleurs intolérable. Il y a un processus qui a été décidé collectivement. Personne, fût-il président de la République, ne peut s’en abstraire.

Si le président veut se présenter, il faut qu’il le dise très vite, et si le Premier ministre veut se présenter il faut aussi qu’il le dise très rapidement. Maintenant, ça serait irresponsable pour l’un et pour l’autre de continuer à faire ainsi attendre, lanterner, les électeurs de gauche.

La gauche proche d’un « suicide collectif »

La gauche est proche d’un « suicide collectif », a estimé ce matin sur LCP Olivier Faure, l’un des porte-parole du Parti socialiste, en référence aux déclarations ce week-end du premier ministre Manuel Valls suggérant sa candidature.

Nous sommes dans une situation assez inédite qui est proche de ce qu’on pourrait baptiser un suicide collectif. […] si nous allons vers cela, il n’y aura pas de gauche au second tour (de l’élection présidentielle) et la gauche sera éliminée pour longtemps.

Que François Hollande et Manuel Valls participent tous deux à la primaire de la gauche, « cela me paraît tout à fait impossible, cela conduirait l’un et l’autre à l’échec. Peut-être y a-t-il des pulsions suicidaires parfois chez certains de nos dirigeants », s’est-il interrogé.

Quant à la déclaration du président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui souhaite que le président et le premier ministre soient tous deux candidats, pour Oliver Faure, « c’est du jamais vu. Voir le quatrième personnage de l’Etat proposer une crise institutionnelle, mais où va-t-on « .

« On est dans un jeu dangereux, irresponsable, j’appelle chacun à cesser ces petits jeux, ces jeux d’ego qui ne mènent nulle part et mènent à la déroute », a-t-il insisté.

Où a-t-on le plus voté à la primaire

La participation est en hausse partout, et essentiellement dans l’Ouest de la France. Consultez nos cartes : 

Bonjour,

on connait en effet les dates de la primaire de la gauche : le premier tour est prévu le 22 janvier 2017, le second une semaine plus tard, le 29 janvier. Le dépôt des candidatures a lieu entre le 1er et le 15 décembre. 

Pour l’instant, six personnes sont candidates : Arnaud Montebourg, Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann, François de Rugy, Jean-Luc Bennahmias, Benoît Hamon.

Fillon va « préciser la question des remboursements de santé »

Selon Pierre Danon, directeur adjoint de campagne de François Fillon chargé de l’organisation de son programme économique, le candidat va procéder à des aménagements. Il devrait préciser son programme sur la question des remboursements de santé, a précisé M. Danon, interrogé sur BFMBusiness.

François Fillon a annoncé qu’il souhaitait « désétatiser » le système de santé français en transférant une partie de la couverture de la Sécurité sociale vers les assurances et les mutuelles. Le candidat, qui veut limiter à 2 % par an la progression des dépenses de santé, propose de concentrer les remboursements sur « les affections graves et de longue durée », et que les assurances privées prennent en charge les autres dépenses. Dans son programme, il propose que ceux qui n’ont pas accès à l’assurance privée bénéficient d' »un régime spécial de couverture accrue ».

Le chiraquisme est mort, vive le fillonisme !

En deux tours de scrutin, la primaire de la droite a fait le grand ménage, écrit notre éditorialiste Françoise Fressoz : 

(La primaire) a eu raison des héritiers de Jacques Chirac. Elle a expédié à la retraite deux personnalités politiques de premier plan, deux hommes grandis dans l’ombre de l’ancien président de la République, deux personnages qui faisaient partie de son hémisphère droit « des libéraux européens », comme le disait Philippe Séguin. Deux hommes qui n’ont cessé de se disputer l’héritage : Juppé le fidèle contre Sarkozy le rebelle.

Lire la chronique :

Faisons un petit crochet par la gauche.  Il n’y a « pas de primaire » possible entre président et premier ministre, selon Stéphane Le Foll

Il n’y aura pas de primaire entre le président de la République et le premier ministre. (…) ça n’existe pas, ça ne peut pas s’imaginer sauf dans des esprits qui ont un petit peu tendance à confondre leur ressentiment personnel avec l’intérêt général.

Lire aussi notre article :

Bonjour Manfred2b,

Des sondages ont bien été effectués entre les deux tours de la primaire. Les deux enquêtes (Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et IFOP-Fiducial pour iTélé) plaçaient chacune François Fillon en tête avec 65 % des voix contre 35 % pour Alain Juppé. Pour rappel, après dépouillement de la quasi totalité des bulletins, Fillon a remporté la primaire avec 66,5% des voix.

Laurent Wauquiez va-t-il rester président de LR  « Ce n’est pas moi qui décide » 

Laurent Wauquiez, qui est actuellement président par intérim du parti Les Républicains (LR), a été interrogé sur RTL sur son avenir à la tête du parti. « On va voir. J’aime ce que je fais. Après, ce n’est pas moi qui décide », a-t-il répondu. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui a soutenu Nicolas Sarkozy lors de la primaire, est en effet sur la sellette. Selon les statuts de LR, le vainqueur de la primaire a toute latitude pour installer la direction de son choix et François Fillon va mener des réflexions ce lundi avec sa garde rapprochée et les principaux dirigeants du parti, afin de déterminer s’il maintient ou non la direction actuelle, dominée par les sarkozystes.

M. Wauquiez a par ailleurs appelé à l’union derrière le vainqueur de la primaire : « Le premier devoir c’est de rassembler. J’appelle tous les élus à se rassembler derrière Fillon ».

La main sur le c’ur de Fillon plébiscitée par la presse 

Les quotidiens français ont quasiment tous choisi pour leur « une », lundi 28 novembre, une photographie de François Fillon main sur le c’ur, censée incarner une droite désormais rassemblée.

Que disent les éditorialistes

Le Figaro salue la victoire d’un « libéral tempéré », La Croix souligne « la mue d’un solitaire en rassembleur », « Droopy s’est mué en pitbull » titre Le Parisien.

François Fillon vu par la presse internationale

« Austère », « Thatcher à la française », « catholique traditionaliste » : de l’Espagne aux Etats-Unis, la presse internationale découvre François Fillon. 

Découvrez sur notre carte les résultats département par département :

Les défis qui attendent maintenant François Fillon : 

Mettre le parti en ordre de marche. Principale question que devra trancher le candidat : Laurent Wauquiez restera-t-il à la tête des Républicains il est actuellement président par intérim  Toute la journée, M. Fillon va mener des réflexions avec sa garde rapprochée et les principaux dirigeants du parti.  Constituer son équipe de campagne. Le défi sera d’intégrer aux membres de sa garde rapprochée les nouvelles recrues issues des écuries concurrentes.  Clore les investitures aux législatives. Sur les 577 circonscriptions existantes, il en reste 79 à attribuer car 473 ont été réservées à des candidats LR et 25 circonscriptions aux députés UDI sortants.

Les détails dans l’article de notre journaliste Alexandre Lemarié :

Les unes de la presse au lendemain de la victoire de François Fillon

La plupart des titres de presse ont choisi une photo du champion de la primaire de la droite, main sur le c’ur :

Voici les dernier résultats, après dépouillement de 10 008 bureaux (sur 10 228) :

François Fillon : 66,5 % (2, 85 millions de voix) Alain Juppé : 33, 5 % (1,36 millions de voix)

Bonjour, et bienvenue dans ce direct, qui sera en grande partie consacré aux suites de la victoire de François Fillon au second tour de la primaire de la droite. Le député de Paris l’emporte avec 66,5 % des voix, face à Alain Juppé.

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