En direct , posez vos questions sur le dossier Alstom

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Philippe Jacqué : Le gouvernement a travaillé non seulement pour trouver une issue de court terme au site mais aussi une stratégie à long terme : Alstom va diversifier son activité sur place en augmentant la part de la maintenance de matériel ferroviaire (il veut doubler les effectifs, et passer de 80 à 150 personnes). Il va également implanter une nouvelle activité d’assemblage de véhicules électriques (notamment de bus). 

Philippe Jacqué : L’idée de rapprocher Alstom et Siemens voire Bombardier est dans l’air depuis de nombreuses années. Le souci, ce serait le coût social d’une telle alliance. Aujourd’hui, l’Europe est en surcapacité de production, du coup, si Alstom et Siemens devaient fusionner, cela entraînerait plusieurs fermetures de sites de production. Et on risque alors 10 « Alstom Belfort ». En revanche, vous avez raison, il va falloir que les acteurs européens trouvent une parade à l’émergence non seulement de CRRC, le géant chinois du ferroviaire, mais aussi du japonais Hitachi qui sont en train de grapiller les parts de marché en Europe et donc affaiblissent les acteurs locaux.

Philippe Jacqué : La SNCF est déjà dans le rouge. Elle est mise à contribution de manière importante mais raisonnable : sur les 700 millions d’euros annoncés de commande, elle devra débourser quelque 200 millions pour six TGV pour lesquels elle était déjà en cours de négociation. L’Etat a accéléré la négociation entre Alstom et la SNCF en demandant à chacun de faire un effort sur le prix final de la transaction. Sur cette affaire, l’Etat a en un sens préservé la SNCF en prenant à sa charge l’essentiel de l’achat de TGV. 

Philippe Jacqué : Depuis de nombreuses années, Alstom et ses concurrents alertent les pouvoirs publics en France sur les baisses de charge pour leurs usines. Malgré ces alertes, le gouvernement n’a pas accéléré les appels d’offre pour de nouveaux matériels. On peut estimer qu’Alstom a fait du chantage à l’emploi, mais sans commande venant de France, il aura du mal à conserver son outil industriel. Pour mémoire, aujourd’hui l’ensemble des sites français d’Alstom produisent à 40% pour l’export.

Philippe Jacqué : Aujourd’hui, Alstom dispose de quatre sites d’assemblage de trains en France, dont un spécialisé sur les métros : Valenciennes. Il n’avait pas besoin d’un second site pour ce type de production. Par ailleurs, le site de Belfort est relativement exigu et ne serait pas adapté à la production de rames de voyageurs (métro, RER, trains…).

Philippe Jacqué : Bonne question ! En théorie, l’Etat est censé acheter ces trains. Cependant, il a pu par le passé faire payer d’autres. Par exemple pour les trains Intercités, c’est aujourd’hui une taxe sur le chiffre d’affaire de la SNCF qui finance le déficit d’exploitation de ces trains. Demain, comme les lignes équipées seront Bordeaux-Marseille et Montpellier-Perpignan, peut-être que l’Etat sera tenté de mettre à contribution les régions desservies. C’est une question qui se posera très rapidement.

Philippe Jacqué : On ne peut que se réjouir pour les salariés d’Alstom Belfort. Ceci dit, la question se pose, d’autant plus que les 400 emplois menacés à Belfort devaient être relocalisés à Reichshoffen. Initialement, il ne devait pas y avoir de plan social. C’est une volonté politique de sauver un symbole fort de l’industrie française. François Hollande l’a saisi alors que la campagne présidentielle va s’ouvrir. 

Lire à ce sujet le récit :

Philippe Jacqué : Le rythme de production d’un TGV est d’environ un par mois chez Alstom. Au début du mois, le carnet de commande permettait de donner du travail aux usines de Belfort (pour les motrices) et de La Rochelle (pour les voitures) jusqu’à 2018. Grâce aux nouvelles commandes, Alstom peut envisager faire durer la production jusqu’en 2020-2021. A cette date, il est prévu que ces usines commencent à produire le TGV de 5e génération, dit TGV du futur. La problématique de la fermeture du site se reposera dans 7 ou 8 ans mais cela laisse assez de temps à Alstom pour trouver d’autres commandes.

Philippe Jacqué, journaliste économie au Monde, répond à vos questions sur le dossier Alstom.

Après les annonces sur Alstom, le premier ministre Manuel Valls estime que « le site de Belfort est sauvé »

Posez vos questions sur le dossier Alstom à Philippe Jacqué, journaliste au service économie du Monde. Il y répondra ici à partir de 13 heures. 

Bonjour, selon notre journaliste Philippe Jacqué, une rame TGV coûte 30 millions d’euros, quand une rame classique revient à 15 à 20 millions d’euros.

Alstom. Selon le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, certaines commandes faites à Alstom sont des confirmations :

– 6 rames TGV pour la liaison Paris-Turin-Milan ;

– 30 « trains d’équilibre du territoire » (communément appelés Intercités) ;

– 20 « locomotives dites de secours », pour le remorquage de trains en panne.

La nouveauté réside donc dans la commande de 15 rames TGV, destinées aux lignes Intercités Bordeaux-Marseille et Montpellier-Perpignan. 

Un sauvetage baroque et coûteux

Le plan concocté avec Bercy joue sur plusieurs leviers. Les seules commandes de TGV coûteront plus de 700 millions d’euros d’argent public.

Lire l’analyse de notre journaliste Philippe Jacqué :

Alstom. Le secrétaire d’Etat à l’industrie, Christophe Sirugue, tient une conférence de presse à Belfort. Il confirme les commandes de 15 rames de TGV par l’Etat.

Le plan de sauvegarde d’Alstom se précise, selon notre journaliste Philippe Jacqué :

Le plan doit officiellement être annoncé vers 12 h 15 par le gouvernement et Alstom.

L’élu FN Philippe Vardon condamné à six mois de prison ferme pour une rixe

Le conseiller régional de PACA Philippe Vardon, encarté au Front national, a été condamné à six mois de prison ferme pour une rixe à Fréjus (Var) en 2014. Les trois jeunes maghrébins qui avaient participé à la bagarre, le soir de l’élection de David Rachline (FN) à la mairie de Fréjus, ont été condamnés à la même peine. M. Vardon, 36 ans, ex-chef de file de la mouvance radicale des identitaires à Nice, a annoncé son intention de faire appel sur son compte Twitter : « J’avoue être sonné par ce jugement aberrant qui fait écho à l’injustice vécue par tant de victimes. Je fais bien entendu appel ! »

L’Etat va garantir la moitié des emprunts des agriculteurs en difficulté

Le détail du plan de sauvetage du site de Belfort qui doit être annoncé ce midi :

Pas encore officiellement annoncé, le plan de sauvetage du site de Belfort d’Alstom est déjà largement critiqué

Ce plan devrait prévoir notamment l’achat de rames TGV par l’Etat, destinées à être mises en service sur des lignes Intercités et non des lignes à grande vitesse.

Benoît Hamon, candidat à la primaire de gauche, évoque sur France Inter un « bricolage industriel » : « La chance des salariés d’Alstom, c’est la présidentielle. Si nous n’étions pas à six mois de l’élection présidentielle, nous n’aurions pas ce plan (…). L’Etat prend ses responsabilités, il souhaite maintenir le site et je m’en réjouis. Il achète à la place de la SNCF des rames qui effectivement fonctionneront sur des lignes qui ne sont pas à grande vitesse. C’est une manière aujourd’hui de maintenir l’emploi. On a conscience du bricolage industriel de cette solution. Je regrette aujourd’hui qu’on en soit arrivé là. (…) Au bout du compte, je pense que l’Etat se ridiculise parce qu’il n’a pas joué son rôle auparavant, parce qu’on a manifesté une sorte d’impuissance volontaire. »

Pour François Fillon, ancien premier ministre, candidat à la primaire de droite, c’est « le sapeur Camember » : « C’est vraiment le sapeur Camember, c’est-à-dire qu’on creuse un trou pour en boucher un autre. La question est simple : est-ce que la SNCF a besoin de ces trains ou pas ‘ Si elle avait besoin de ces trains, on se demande pourquoi ils n’ont pas été commandés plus tôt. Si elle n’en a pas besoin, ça veut dire que la SNCF qui est déjà dans une situation financière absolument ingérable va encore voir son déficit s’aggraver. Qui va payer ces trains Les contribuables ou les usagers de la SNCF qui paient déjà leurs billets très chers Quand on rentre dans ce genre de mécanique, ça aboutit toujours à des catastrophes. »

Gérard Larcher, président (LR) du Sénat, évoque sur RTL un « rafistolage » : « C’est une opération de rafistolage pré-électorale. Le vrai sujet pour le gouvernement, c’est de créer les conditions de compétitivité pour les entreprises (…), c’est d’ailleurs un des sujets de la présidentielle. Sans des entreprises compétitives, sans des entreprises qui exportent, à terme, c’est l’emploi qui est condamné. »

Florian Philippot, vice-président du Front national :

Hervé Morin soutient Bruno Le Maire

Le président UDI de la région Normandie a choisi d’apporter son soutien à Bruno Le Maire dans la primaire de la droite. M. Morin estime dans Le Parisien que M. Le Maire, qui est comme lui député de l’Eure, « incarne le renouveau en politique » :

Nous sommes les seuls en Europe à ne pas connaître un renouvellement de la classe politique tous les dix ou quinze ans. Ailleurs, lorsque l’on a exercé le pouvoir et échoué, on s’en va. Dans un contexte de profonde défiance vis-à-vis des politiques, on a plus que jamais besoin d’oxygénation. »

Les centristes, qui ont décidé de ne pas présenter de candidat à la primaire de droite, sont divisés sur les personnalités qu’ils comptent soutenir. Le député Yves Jégo a lui aussi décidé de se ranger derrière Bruno Le Maire, tandis que Philippe Vigier, le patron des députés UDI, soutient Alain Juppé. Le député Maurice Leroy, lui, est l’un des seuls de son camp à être derrière Nicolas Sarkozy, dont il est l’un des porte-parole.

Sarkozy accuse de « parjure » ceux qui appellent les électeurs de gauche à voter à la primaire de la droite

Je ne suis pas candidat à la primaire de la droite, du centre et de la gauche. Quand on appelle à voter des électeurs de gauche, on se prépare à des arrangements, à mélanger un peu de gauche et un peu de droite, c’est alors qu’on n’a rien compris à la gravité des défis qui s’imposent à la France. »

M. Sarkozy vise en particulier Alain Juppé, qui se montre accueillant vis-à-vis des sympathisants de gauche qui souhaiteraient participer à la primaire de droite.

Dans l’actualité de ce mardi, nous aurons en particulier un il sur :

Emmanuel Macron. L’ancien ministre rassemble à Strasbourg les adhérents et les sympathisants de son mouvement En marche !, pour le premier événement de présentation de son « diagnostic de l’état de la France ».

L’occasion pour vous de (re)lire notre article :

Commençons, comme chaque jour, par un retour sur ce qui a marqué l’actualité de la veille. Lundi, nous avons donc appris que :

Bonjour, et bienvenue !

Nous allons suivre dans ce direct l’actualité politique du mardi 4 octobre.

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