En direct , les candidats à la primaire à gauche étalent leurs divergences sur le nucléaire

En direct , les candidats à la primaire à gauche étalent leurs divergences sur le nucléaire

Voici venu le temps de marquer une pause publicitaire, annoncent les journalistes de BFM TV, RMC et i-Télé. On se retrouve dans quelques minutes. 

Merci encore pour votre affluence sur ce fil en direct. Vous êtes bien plus nombreux que les 200 spectateurs accueillis sur le plateau de l’émission, autant vous le dire. 

Sur le diesel 

Manuel Valls considère que « l’urgence climatique nous oblige à des changements majeurs, il faut accompagner l’industrie automobile » tout en ajoutant que « les citoyens peuvent se sentir pénalisés’.

Pour Jean-Luc Bennahmias, « il faut continuer à interdire le diesel dans les grandes villes’. Le candidat passé par les Verts récuse l’expression de la journaliste Ruth Elkrief qui lui a demandé s’il s’agissait d’une « question de bobos ». Il adresse une critique du nucléaire en pointant notamment la « gestion des dechets »‘

Sylvia Pinel souhaite « avoir une politique énergétique globale’ et ‘diminution des énergies fossiles’. Le nucléaire et le renouvelable sont complémentaires’, précise-t-elle toutefois. « Il faut garantir l’indépendance énergétique française grâce au nucléaire.’ Petite pique à Vincent Peillon : réduire de 50% de nucléaire dans 8 ans, c’est très ambitieux. Attention à une transition énergétique trop brutale, maintenons le nucléaire’.

Légaliser Dépénaliser Sanctionner ‘ Passage en revue des différents arguments pour et contre une législation plus souple envers le cannabis : 

Le débat s’oriente sur la possible légalisation du cannabis. Pour y voir plus clair sur les positions des différents candidats :

La France a-t-elle une « indépendance énergétique »

C’est un argument qui revient régulièrement pour défendre l’énergie nucléaire, qui réduit la dépendance aux énergies fossiles. François de Rugy, très offensif ce soir, s’élève contre ce qui est selon lui une idée reçue.

« D’où vient le carburant du nucléaire, l’uranium A 100 % de l’étranger. Le nucléaire ne permet pas une indépendance énergétique. »

C’est vrai

Le candidat écologiste a raison sur ce point. Si l’Insee mentionne un taux d’indépendance énergétique de 55,8 % en 2014, il est calculé à partir de l’énergie primaire et ne tient pas compte de l’uranium importé des mines gérées par Areva. En l’absence de ce dernier et en ne tenant pas compte des stocks existants , le taux d’indépendance tomberait aux alentours de 9 %, selon l’association antinucléaire Global Chance.

Sur la crise migratoire 

D’après Manuel Valls, « nous avons déjà fait face à la crise migratoire ». L’ancien premier ministre souhaite faire ‘respecter le droit d’asile’. Il estime à « 85 000 » le nombre de « demandeurs d’asile » en France, contre « un million en Allemagne’. Il faudrait ‘renforcer le travail pour l’intégration des demandeurs d’asile’, notamment l’apprentissage du français.

D’une formule qui lui est propre, Vincent Peillon rappelle que « la vie n’est pas une ardoise magique’. Puis, pique à l’encontre de M. Valls, il ajoute : « Les Français sont plus généreux que leurs dirigeants. Je partage la proposition de Benoît Hamon, nous devons accueillir dans la durée.’

Arnaud Montebourg ajoute : ‘On ne s’en sortira pas avec des navires de guerre et des barbelés.’ Tout en rendant hommage au travail de Jean-Louis Borloo en Afrique, le socialiste ajoute qu’il s’agirait d' »engager un plan de développement accéléré et surpuissant dans toute l’Afrique sub-saharienne’. 

Selon Jean-Luc Bennahmias,  le minimum serait un partage’, alors même que que nos amis italiens et grecs continuent à accueillir des milliers de personnes’.  ‘Comment arrêter des guerres qui n’intéressent personne ‘ Le candidat du Front démocrate en appelle  ‘une vraie politique étrangère européenne. »

Sylvia Pinel réclame à nouveau un droit d’asile humanitaire européen’ au nom d’un principe fondamental et inconditionnel’ : ‘un droit d’asile européen qui éviterait une forme de concurrence entre les pays’ et qui permettrait aussi d’accueillir « les réfugiés climatiques », insiste la dirigeante du Parti radical de gauche. 

Benoît Hamon émet un regret  : ‘Nous sommes parmi les pays les moins volontaires en Europe pour accueillir des migrants. »

François de Rugy se dit favorable à l’idée de ‘renforcer la coopération en Europe’ et, surtout, à la perspective de fixer une « politique des quotas de migrants’.

Vincent Peillon évoque les engagements européens de la France non tenus. Il fait notamment référence aux « critères de Maastricht », avec lesquels les Etats membres s’engagent à tenir leur déficit public sous la barre des 3 % du produit intérieur brut (PIB). Comme l’indiquait cet article publié en 2013, au moment où Paris demandait un nouveau délai pour tenir cet engagement, la France a régulièrement fait défaut à cette règle : 

Migrants : l’exagération de Valls

Assurant avoir « maîtrisé » la politique d’immigration avec son gouvernement, Manuel Valls compare avec la situation en Allemagne, qui compte beaucoup plus de demandeurs d’asile qu’en France :

« Il y a eu 85 000 demandeurs d’asile en France [en 2016], 10 % de plus qu’en 2015, un million et demi en Allemagne. »

C’est exagéré

Concernant la France, Manuel Valls a le bon ordre de grandeur : en 2015, le pays avait enregistré 80 000 demandes. Fin novembre 2016, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) comptait près de 78 000 demandes.En revanche, sur le cas de l’Allemagne, l’ex-premier ministre évoque le chiffre « d’un million et demi » de demandeurs d’asile’ qui est en réalité une addition du nombre de réfugiés accueillis depuis plusieurs années. Sur les neuf premiers mois de l’année, l’Allemagne avait enregistré 213 000 candidats à l’asile contre 577 000 en 2015. L’office fédéral pour les migrants et réfugiés (BAMF) avait indiqué à la fin du mois d’août s’attendre à accueillir jusqu’à 300 000 demandeurs d’asile sur l’année, soit seulement un tiers du nombre record des 890 000 candidats à l’asile accueillis en 2015.

François de Rugy exagère quand il accuse François Fillon de prôner, comme le Front national, l' »immigration zéro ». Le candidat de droite à la présidentielle a effectivement durci son discours lors de son meeting de Nice, il y a quatre jours. Voici ce qu’il a déclaré : « l’immigration doit être fermement contrôlée et réduite au minimum ».

Sur l’élection de Donald Trump  

En vertu d’un ordre tiré au sort, les sept candidats viennent de conclure leur première prise de parole. 

Question : sur l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, que devrait dire un président de gauche

Pour Jean-Luc Bennahmias, « notre pays doit discuter » aussi bien avec le président américain Donald Trump qu’avec son homologue russe Vladimir Poutine. Il faudrait « une diplomatie commune » au sein de l’Union européenne. »

Vincent Peillon, lui, reconnaît que « ce qui se passe peut inquiéter. Trump, c’est une incertitude sur la COP21, sur les relations transatlantiques’ La France doit peser pour que nos relations restent fortes. Avec plus d’Europe, une politique de défense et de sécurité étrangère commune ». 

Arnaud Montebourg « dirait à Donald Trump que l’on a une politique indépendante, autant se méfier des pirates russes que des écoutes de la CIA’. Selon lui, il ne faut pas être l’auxiliaire du moindre empire, ne pas être des supplétifs’. 

Pour Benoît Hamon, « l’arrivée de Trump crée un élément de d’instabilité’.  ‘La France a un rang, elle est au conseil de sécurité de l’ONU, dans la deuxième zone maritime au monde, c’est la cinquième puissance économique. »

Manuel Valls estime que nous vivons dans un monde dur et incertain » et récuse toute « soumission’ à l’égard des Etats-Unis, l’Europe doit être forte et unie’. L’Union européenne devra, d’après lui, imposer une « taxe carbone sur l’importation de produits américains’. « Ce sont des rapports de force, la France doit être forte dans ces moments.’

François de Rugy, pour sa part, déclare : « Il faut que l’UE apprenne à assurer sa sécurité, je propose une alliance militaire en UE, avec l’Allemagne, la France et la Pologne. »

Enfin Sylvia Pinel considère elle aussi qu' »il faut une France forte, qui s’affirme, qui ne soit pas suiviste’. Elle propose « le renforcement du couple franco-allemand’ et une préférence économique européenne’.

 

François de Rugy tente de mettre en avant sa « proposition concrète » pour faire face au probable éloignement des Etats-Unis de l’Europe sous Donald Trump : créer une alliance militaire européenne, avec notamment l’Allemagne et la Pologne.

C’est loin d’être une proposition nouvelle : c’est un vieux serpent de mer, qui a peiné jusqu’ici à se traduire par des actes. En novembre, juste après l’élection de Donald Trump, l’Union européenne a adopté une feuille de route censé permettre à l’UE de se doter d’une stratégie autonome de défense.

Le plaisir est partagé, pour ne pas dire paroxystique. 

L’émission commence. Il y a trois jours, nous étions 3,8 millions de téléspectateurs à suivre le premier débat sur TF1, soit 1,8 millions de moins que lors du premier débat de la primaire de la droite sur la même chaîne, en octobre. 

Pour suivre le débat de ce dimanche dans des conditions optimales, ce petit vade-mecum ci-dessous : 

Bonsoir Rosy,

Difficile de prédire l’avenir, même proche. Toutefois, après un premier débat qui ressemblait fort à un round d’observation, les candidats devraient se dévoiler ce soir s’ils veulent convaincre sur leurs propositions. Arnaud Montebourg, lors d’un déplacement à Bordeaux, a d »claré qu’il serait un peu plus à l’offensive.

Chères toutes, chers tous, merci par avance de votre présence, que l’on espère nombreuse et enthousiaste. 

Par souci d’exhaustivité, précisons qu’un troisième débat avant le premier tour se tiendra également jeudi prochain. 

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