Elle voulait se marier avec un djihadiste et partir en Syrie

La loi a été mise en application le 3 juin dernier, c’est pourquoi cette jeune femme de 29 ans est poursuivie pour des faits commençant le 5 juin jusqu’au 5 juillet. Dans le cadre de l’état d’urgence, une perquisition à son domicile d’Haveluy, près de Denain, a été ordonnée par le préfet. Elle a permis de découvrir un testament adressé à sa mère et insistant pour avoir des funérailles musulmanes, un DVD intitulé Otages X Sahara, mais c’est surtout l’exploitation du téléphone et de l’ordinateur qui fait froid dans le dos. Les enquêteurs y ont en effet trouvé des vidéos et des images de Daesh mettant en scène des djihadistes, des exécutions, l’étendard de l’organisation’

Née dans une famille catholique, elle bascule il y a deux ans

La jeune femme, la tête découverte, mais portant un vêtement traditionnel totalement noir, a expliqué son parcours. Sa mère catholique a vu sa fille basculer il y a environ deux ans, alors que cette dernière sortait d’une relation compliquée avec « un voyou ». Elle s’est réfugiée dans la religion pour trouver la paix, mais c’est visiblement la guerre qui l’attirait le plus. Elle s’était mariée religieusement avec un Tunisien en situation irrégulière qui s’est retrouvé en centre de rétention à Seclin. De cette union est né un fils qui a actuellement six ans et qui a attiré l’attention des autorités par son comportement à l’école. Au-delà des violences, il parlait de guerriers, de kalachnikov et de mécréants. La justice le lui a retiré pour le confier à son père. C’est par Facebook, grâce à son pseudo, qu’un djihadiste a pris contact avec elle et l’a fait pénétrer dans son univers. Elle est alors tombée amoureuse d’un certain Abou Mortaz, combattant en Syrie, qu’elle a voulu épouser et rejoindre. Elle lui avait même envoyé une photo de son fils, habillé comme un combattant de Daesh

Je regrette ! Je ne vois plus mon fils, je sais que ce n’est pas le droit chemin

Aujourd’hui, elle assure avoir « 
évolué
 », reconnaissant qu’elle s’était « 
radicalisée entre guillemets
 », mais que c’est derrière elle. Du bout des lèvres, elle a assuré que les attentats « 
c’est mal
 ». « 
Normalement, on ne combat pas tout le monde, ce n’est pas comme ça (‘)
Je regrette ! Je ne vois plus mon fils, je sais que ce n’est pas le droit chemin
 », a-t-elle clamé, en larmes. Pourtant, face aux enquêteurs, elle a déclaré que les journalistes de Charlie Hebdo avaient « 
provoqué
 » et que « 
Les Chiites sont des chiens et des porcs
 ». Concernant ses consultations de vidéo djihadistes après sa « déradicalisation », elle a assuré qu’elle ne regardait pas les images, souhaitant juste écouter la musique. « 
J’aime bien l’air’ ». Elle affirme ne plus soutenir Daesh depuis un an.

Six mois ferme requis, mais au final, elle s’en sort avec du sursis

La substitut du procureur a requis une peine de 14 mois de prison dont 8 avec sursis et mise à l’épreuve. Me Delauzun, pour la défense, s’est dit « 
vraiment mal à l’aise
 ». Il a noté que le dossier comprend en large majorité des éléments de contexte sans rapport avec les faits de consultation habituelle de sites. Il a demandé à exclure le contexte et se concentrer sur les faits et l’absence de casier de sa cliente. Il s’est également étonné de cette nouvelle loi qui fixe à deux ans de prison le maximum encouru’ contre trois pour un vol simple. Il a présenté sa cliente comme « 
quelqu’un de complètement paumé
 » qui ne mérite pas une peine aussi lourde que requis.

Le tribunal a fixé la condamnation à quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec une obligation de travail et de demander l’autorisation du juge d’application des peines pour tout voyage à l’étranger.

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