Dunkirk de Nolan , à 85 ans elle rêve de jouer dans un deuxième film sur l’opération Dynamo

 Dunkirk  de Nolan , à 85 ans elle rêve de jouer dans un deuxième film sur l'opération Dynamo

«
L’âge, c’est dans la tête. Et dans ma tête, j’ai moins de 60 ans !
», assène avec énergie Lucienne Pinte. 60 ans, c’est l’âge limite pour les candidates à la figuration dans le film Dunkirk de Christopher Nolan, consacrée l’opération Dynamo. Lucienne Pinte en a un peu plus (ajoutez un quart de siècle), plus forcément la taille mannequin et pas les cheveux mi-longs, mais qu’à cela ne tienne, elle veut aller se présenter au casting. Et participer, d’une façon ou d’une autre, au film.

Ce ne serait pas la première fois qu’on verrait la vive octogénaire sur grand écran, qui plus est dans un film sur l’opération Dynamo. En 1964, elle apparaissait dans Week-end à Zuydcoote
: «
Le régisseur Paul Dufour était venu louer des appartements à l’agence immobilière où je travaillais avec mon mari. Il lui avait demandé s’il connaissait des infirmières ou des gens en cinquième année de médecine. Mon mari lui avait répondu
: Ma femme a son diplôme d’infirmière mais c’est la saison, j’ai besoin d’elle.
»

Cela n’avait pas empêché Lucienne Pinte d’être engagée sur le tournage pour jouer une infirmière de guerre, ce qu’elle avait failli être dans la vie : «
J’ai obtenu mon diplôme d’infirmière de la Croix-Rouge en 1957. J’avais un engagement pour Dien Bien Phû, mais mes parents ont préféré que je me marie.
» Elle qui a fait du théâtre dans sa jeunesse et qui se rêvait en actrice a apprécié l’expérience du film. Aujourd’hui, c’est sa petite-fille Mathilde Criqui, comédienne, qui l’incite à se présenter au casting.

« Même si je suis dans la foule »

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne faut pas beaucoup pousser Lucienne Pinte. L’âge «
À la guerre, il y a des infirmières âgées.
» La taille du costume : «
J’ai toujours ma blouse d’infirmière avec l’écusson de la Croix-Rouge.
» Les cheveux : «
À l’époque, les infirmières portaient un voile.
» Pas impressionnée par l’armada qui se prépare à débarquer, Lucienne Pinte veut absolument, d’une façon ou d’une autre, en être.

«
J’y tiens, même si je ne suis pas payée ! Je ne demande pas le rôle principal. Même si je fais un petit rôle, à prendre la tension à un faux blessé. Même si je suis dans la foule. Au pis aller, j’aimerais pouvoir assister au tournage et peut-être apporter des éléments sur la réalité de Dynamo
», qu’elle n’a pas vécu mais qu’elle a appréhendé avec le souci de la réalité de Robert Merle, l’auteur de Week-end à Zuydcoote. Quoi qu’il en soit, Lucienne Pinte se voit de toute façon bien dans le rôle de la doyenne de la superproduction sur Dynamo. Affaire à suivre’

Casting pour les filles

La production du film consacré à l’opération Dynamo procède à un casting pour les femmes désirant faire de la figuration, ce jeudi, à la Maison de l’armateur, rue Faulconnier à Dunkerque, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h. Les besoins étant moins importants que pour les hommes, aucune inscription par Internet n’est prévue.

Les candidates (qui interpréteront des rôles d’infirmières) devront répondre à certains critères : être âgées de 18 à 60 ans, de type européen, avoir des cheveux de couleur naturelle (ni mèches ni coloration) et arrivant au niveau des épaules. Taille confection : 42, afin de correspondre aux tailles de costumes fournis par la production.

Le tournage durera entre une journée et quatre semaines (selon disponibilités) entre mi-mai et fin juin. La rémunération sera calculée sur la base du Smic horaire. Au moment de leur inscription, les candidates devront être en possession de leur carte Vitale, d’un relevé d’identité bancaire et d’un stylo.

En famille avec Belmondo, Verneuil’

Lucienne Pinte garde intacte la mémoire du tournage de Week-end à Zuydcoote. Elle y jouait l’infirmière major, aux côtés du médecin interprété par Pierre Verdier. Elle se souvient de Jean-Paul Belmondo, alors «
jeune acteur déconneur », décrit-elle. «
Parfois, il oubliait son texte, je lui soufflais. Nous avions sympathisé avec son épouse. Sa fille Patricia, qui a joué dans le film avec ma fille. J’ai eu le petit Paul, qui est aujourd’hui acteur, dans mes bras.
»

Elle a aussi pouponné Patrick Malakian, le fils du réalisateur Henri Verneuil. «
J’ai été contactée par Canal + qui va faire un documentaire sur Henri Verneuil
», glisse-t-elle au passage. Sur le tournage, elle a côtoyé Jean-Pierre Marielle, Pierre Mondy. Avec un petit faible pour François Périer, dont l’appartenance à la Comédie française parlait à la jeune femme qui avait fait du théâtre. Lucienne Pinte n’a pas été que figurante sur Week-end à Zuydcoote
: «
J’ai fini comme comptable. Je payais les figurants. La production avait engagé les ouvriers des Chantiers de France.
»

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