Dossier , les dessous de la prostitution par petites annonces

Dossier , les dessous de la prostitution par petites annonces

« Le Monde » a pu établir des statistiques sur la prostitution en ligne à partir du site de petites annonces Vivastreet. Plus connu du grand public pour ses rubriques « Immobilier » ou « Emploi », celui-ci tire une partie importante de ses revenus de l’escorting.

Le Monde
| 02.02.2017 à 14h17
Mis à jour le
02.02.2017 à 14h43
|

Par Laura Motet

Selon l’association abolitionniste Mouvement du nid, 62 % de la prostitution en France passe désormais par Internet. Une prostitution invisible, peu inquiétée par la loi de pénalisation des clients, votée le 6 avril 2016. Parmi les sites régulièrement évoqués dans les affaires de proxénétisme, on trouve le site de petites annonces généraliste Vivastreet et sa rubrique « Services adultes – Erotica ». Le directeur général, Cédric Brochier, assure faire vérifier systématiquement toutes les annonces avant leur publication et « les supprimer si elles ont un caractère illégal ou non conforme à nos conditions générales d’utilisation ». La nature des annonces, déguisées en propositions de massages érotiques gratuits, ne laisse pourtant que peu de place au doute.

L’escorting, une manne financière pour Vivastreet

Pour mieux connaître l’ampleur du chiffre d’affaires rapporté par la publication et la visibilisation des annonces d’escorting, nous avons pu établir des statistiques à partir des annonces du site. Selon les mois de l’année, entre 40 % et 50 % du chiffre d’affaires dégagé par les annonces provient des quelque 7 000 annonces des rubriques d’escorting. Soit presque autant que le million d’annonces contenu dans les autres catégories. Selon nos estimations, cela représenterait entre 11 millions et 21 millions d’euros par an.

Lire :
 

Vivastreet : les dessous de la prostitution par petites annonces

Pourquoi la prostitution en ligne échappe souvent aux poursuites

Arras, Osny, Quimper, Ivry : nombreuses sont les affaires de proxénétisme où le site Vivastreet est mentionné. Yannick Pons, le fondateur du site de petites annonces, avait même été entendu à l’Assemblée nationale en mars 2011 par une mission d’information sur la prostitution en France, « sans que toutes ces annonces puissent être assimilées à des offres prostitutionnelles ». L’application de la législation reste complexe, à cause de l’absence de prestations sexuelles tarifées explicites.

Lire notre éclairage :
 

Pourquoi la prostitution en ligne échappe souvent aux poursuites

Portrait des multiples visages de la prostitution en ligne

L’étude des annonces de la rubrique « Services adultes – Erotica » permet de dessiner les contours des multiples profils d’escorts, de la travailleuse du sexe indépendante aux mineures rémunérées par des réseaux internationaux.

Lire notre enquête :
 

Les différents visages de la prostitution par petites annonces

Leave A Reply