Corée du Nord , Kim Jong-un n’utilisera l’arme atomique qu’en cas de menace

Corée du Nord , Kim Jong-un n'utilisera l'arme atomique qu'en cas de menace

Le Monde
| 08.05.2016 à 03h01
Mis à jour le
08.05.2016 à 09h55
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Par Philippe Pons (Tokyo, correspondant)

La Corée du Nord a annoncé, samedi 7 mai, qu’elle n’aura recours à son arme nucléaire que dans le cas où elle serait attaquée par une autre puissance nucléaire. Dans son rapport sur les travaux du congrès du Parti du travail, qui s’est ouvert la veille à Pyongyang, le dirigeant Kim Jong-un a déclaré qu’« en tant que puissance nucléaire indépendante », la République populaire démocratique de Corée (RPDC) « n’utilisera jamais l’arme nucléaire si aucune force hostile et agressive ne viole notre souveraineté ».

Cet engagement n’est pas nouveau en soi : la RPDC a toujours dit qu’elle développait une arme nucléaire pour sa défense. Mais il est plus précis et revêt une importante particulière, car il est pris par le dirigeant en personne dans le cadre d’un congrès historique (le premier en 36 ans), qui le consacre comme chef suprême, et a un écho mondial en raison d’une présence importante de la presse internationale. Cette déclaration intervient dans une phase de tension aigue dans la péninsule, à la suite du quatrième essai nucléaire nord-coréen en janvier, et des man’uvres militaires conjointes de Washington et Séoul qui se sont achevées fin avril, et alors que les Etats-Unis et leurs alliés prennent conscience des progrès, plus importants qu’ils ne le pensaient, accomplis par la RPDC en matière nucléaire et balistique.

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« Respecter les obligations de non-prolifération »

Kim Jong-un a écarté tout renoncement à sa force nucléaire : « Grâce à notre arme nucléaire, nous avons écarté le risque d’une attaque par les Etats-Unis et nous entendons renforcer notre force de dissuasion quantitativement et qualitativement. » Il a ajouté : « en tant que puissance nucléaire responsable, nous nous engageons de bonne foi devant la communauté internationale à respecter les obligations de non-prolifération ».

La Corée du Nord s’est retirée en 2003 du traité encadrant ce principe, alors que Washington l’accusait de ne pas respecter un accord de 1994 gelant son programme nucléaire. Faisant allusion aux Etats-Unis sans les nommer, Kim Jong-un s’est par ailleurs dit favorable à améliorer les relations de la RPDC avec les pays « qui [lui] sont hostiles, à condition qu’ils respectent [sa] souveraineté et [son] indépendance ».

Ces déclarations mesurées au regard des menaces généralement proférées par Pyongyang se veulent un signe d’ouverture et d’appel au dialogue. Elles devraient être accueillies favorablement à Pékin, qui estime que les sanctions renforcées décidées par les Nations Unies à la suite du quatrième essai nucléaire nord-coréen ne sont pas une fin en soi, et qu’elles doivent avoir pour pendant une reprise du dialogue entre la Corée du Nord et les Etats-Unis.

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