Comment partir avec un ado sans se le mettre à dos

Comment partir avec un ado sans se le mettre à dos

Vous vous réjouissez de passer des vacances en famille mais redoutez les soupirs blasés de votre teenager Quelques conseils pour éviter que le séjour rêvé vire à la guerre de tranchées.

A la saisie, mi-juin, de « Partir en vacances avec’ » dans Google s’affichaient les requêtes les plus populaires du moment, à savoir : un chien, un bébé et un ado. C’est dire combien ces trois « spécimens » soulèvent d’interrogations.

Laissons les chiens aux voisins, les bébés aux grands-parents et concentrons-nous sur la troisième espèce. Que faire d’un adolescent alternant phases d’exaltation énigmatique et de prostration muette ‘ Le laisser seul à la maison ‘ JAMAIS ! Une seule issue, l’emmener. Contre vents et marées. Surtout que ce sera peut-être la dernière fois avant qu’il n’ose marmonner un « Je peux partir avec des potes à Amsterdam ‘ J’adore les canaux. » Un quart des Français redoutent les vacances avec des ados, selon un sondage OpinionWay pour le club de vacances Belambra, réalisé en 2014. Mais ils sont aussi 81 % à apprécier les séjours avec leur tribu, s’accommodant de leurs sautes d’humeur, individualisme éhonté et manque de respect pour les horaires. Guide de survie à l’usage des parents.

1. Lui vendre du rêve

Les voyagistes sont de précieux alliés. Le site de locations Homelidays promet aux parents inquiets, pour ses destinations phares, « complicité et beaux souvenirs garantis ». Au rang de son tiercé gagnant, shopping à Londres, surf à Biarritz et ski aux Ménuires, ou encore « s’en prendre plein la vue à New York ». L’agence Voyageurs du monde, elle, concocte des « séjours itinérants avec des ados », de la Californie au Japon, à faire fondre toute réticence monosyllabique. « Prévoir un vrai voyage permet de sortir du quotidien, celui qui mine l’ado et avec lequel il doit composer tout au long de l’année », approuve Béatrice Copper-Royer, psychologue clinicienne, spécialiste de l’enfant et de l’adolescent. Moins bling-bling, les séjours en clubs, au camping en bord de mer ou en gîte à la campagne, ont aussi leurs atouts, notamment associés à des animations et à des activités sportives.

2. Le laisser dormir

Patience et ingéniosité sont de rigueur. Une fois qu’il sera tombé dans les mailles du filet des vacances familiales, il faudra composer avec cet ado à la moue désabusée, qui traîne la savate pour aller à la plage, visiter un musée local ou la ferme voisine, lorsqu’il ne freine pas des quatre fers à la perspective d’une randonnée pédestre aux aurores. Autant d’activités auxquelles les parents s’échinent à l’amarrer. Erreur ! « L’adolescent tient à (dé) montrer qu’il est sorti de l’enfance et qu’il n’a plus les mêmes besoins, rites et habitudes qu’un enfant, explique Béatrice Copper-Royer. Inutile de caler les randos à 8 heures du matin. On est sûr qu’il va râler et s’engluer dans sa passivité opposante ! Si les parents restent sur des positions trop rigides, la situation va s’envenimer. » Il convient de lui faire confiance, de le responsabiliser et de le valoriser en l’impliquant dans le choix des repas, des activités et des sorties. « Il faut le rendre acteur à part entière, accepter de le voir et l’aider à sortir de l’enfance. »

3. Lui lâcher les baskets

« Il est important de conserver des points de contact, autour des repas, par exemple. Mais il ne faut pas idéaliser les vacances du On-est-tous-ensemble-tout-le-temps », explique Mme Copper-Royer. Autrement dit, il faut savoir lâcher la bride aux ados et opter pour une liberté surveillée salvatrice. Mais jusqu’où ‘ « Il faut lui donner des temps de liberté. Un peu de souplesse ne fait pas de mal », pointe la psychologue. Sans délaisser pour autant les règles de respect habituelles. Le laisser sortir le soir ‘ Oui, s’il rentre à l’heure convenue. Participer à une veillée improvisée sur la plage ‘ Oui aussi, mais à condition qu’il prévienne par SMS !

Enfin, pour délier les tensions, « il faut lui organiser, s’il les apprécie, deux semaines en collectivité » (séjour linguistique, culturel ou sportif entre ados), préconise la psychologue. Sinon, lui offrir la possibilité d’associer au séjour familial ami(e) ou petit(e) ami(e) : « Son univers affectif est beaucoup plus orienté vers les amis du même âge que vers ses parents dont il a beaucoup moins besoin qu’ils ne le pensent. C’est à travers ce groupe qu’il va trouver de l’assurance, la confiance qui lui manque et du réconfort à quitter l’enfance. »

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