Comment les Américains s’informent oublient et réagissent sur les réseaux sociaux

Comment les Américains s'informent oublient et réagissent sur les réseaux sociaux

10 % des Américains considèrent Facebook comme une source d’information à part entière selon une étude du Pew Research Center.

Le Monde
| 13.02.2017 à 18h23
Mis à jour le
14.02.2017 à 11h00
|

Par Big Browser

En se penchant sur les habitudes des internautes américains, le Pew Research Center constate l’importance des transformations générées par l’usage des réseaux sociaux comme source d’information.

Pour cette nouvelle étude menée en mars 2016, 2 004 Américains de 18 ans et plus répondaient à des questions sur 13 086 « contenus numériques ». Pendant une semaine, les internautes étaient invités à répondre à des questions sur des articles lus « dans les deux dernières heures », de façon à évaluer le plus précisément possible leurs réactions et leurs habitudes. 

35 % des personnes interrogées s’informent par les réseaux sociaux

Les lecteurs américains ont donc à peu près autant de chances d’accéder à une information par les réseaux sociaux que par un site ou une application d’un média (36 % s’y informent). Les autres « canaux » se partagent entre les e-mails et notifications envoyés directement par les médias, ou les articles partagés par des proches (e-mail ou SMS). Ces modes d’information ne sont pas forcément complémentaires : 65 % des personnes interrogées disent préférer s’informer d’une seule façon, soit uniquement sur des sites d’information, soit uniquement sur Facebook, soit uniquement via ce que leur envoient leurs proches.

10 % des lecteurs identifient mal la source d’une information lue sur Facebook

L’une des conclusions de l’étude, sans doute la plus inquiétante, concerne la capacité des internautes à identifier leurs sources. Un point important, au lendemain d’une campagne présidentielle où les fausses informations non sourcées ont beaucoup circulé sur les réseaux, en particulier sur Facebook, une plate-forme ciblée par les auteurs de « fake news ».

Lorsque l’on demande aux personnes interrogées quelle est la source de l’information sur laquelle ils ont cliqué, 56 % sont capables de citer le nom d’un média, mais cette proportion est plus importante lorsque les internautes sont arrivés sur le média par une newsletter ou une notification sur mobile provenant du média lui-même.

Elle est moindre lorsqu’ils arrivent sur un site via Facebook, ou via un lien envoyé par e-mail ou par SMS. Lorsqu’on leur pose la question, 10 % d’entre eux citent comme source « Facebook », comme si le réseau social était lui-même la source, alors qu’il n’en est que le vecteur.

Il existe également une fracture générationnelle dans la manière de « vérifier » d’où vient l’information. 47 % des 18-29 ans se souviennent de la source lorsqu’ils ont lu un article à partir de Facebook, contre 57 % dans la tranche d’âge suivante (30-49 ans).

Lire :
 

Huit médias français s’allient à Facebook contre les « fake news »

Les chances de réaction sont plus grandes si une information est directement envoyée au lecteur

Un autre aspect de l’information en ligne est ce qu’on pourrait appeler « l’engagement », la propension du lecteur à réagir, en discutant de ce qu’il vient de lire avec d’autres, en partageant l’article lu ou en cherchant des informations complémentaires.

Selon les résultats du Pew Research Center, le canal par lequel l’information nous parvient est essentiel : dans 73 % des cas, les informations envoyées par un proche via e-mail ou SMS vont provoquer une action de la part du lecteur. Lorsque l’internaute se rend de son propre chef sur un site ou qu’il clique sur un article de son fil Facebook, sa propension à réagir faiblit légèrement (autour de 50 %).

On partage les sujets de société, on archive les sujets scientifiques

Les articles qui parlent de sujets de société ont plus de chances d’être partagés sur les réseaux, de même que les sujets relatifs à la santé. A l’inverse, les thèmes scientifiques sont ceux qui ont le plus de chances d’être archivés pour être lus plus tard ou d’être partagés « en personne », par e-mail ou par texto.

Par conséquent, on trouve de façon disproportionnée des informations liées aux sujets de société sur les réseaux. Des informations plus spécifiques, comme l’actualité économique ou financière, sont trouvées en se rendant directement sur un site d’information dans 53 % des cas.

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