Comme à Wimereux la plage du Portel sera privée de CRS cet été

Comme à Wimereux la plage du Portel sera privée de CRS cet été

La décision de certaines stations balnéaires est radicale. Plutôt que d’accueillir des maîtres-nageurs sauveteurs (MNS) CRS pendant un seul mois, des communes ont décidé de s’en passer.

Le calendrier des CRS, qui surveillent d’habitude les plages en juillet et août, a été profondément modifié (ils sont disponibles seulement du 20 juillet au 22 août) en raison notamment de l’Euro de football (du 10 juin au 10 juillet). L’événement sportif va mobiliser les forces de l’ordre.

Début avril, Wimereux avait annoncé que la plage se priverait de la Police nationale. Le maire Francis Ruelle expliquait en début de semaine : «
Nous savions que nous ne trouverions personne pour des remplacements ponctuels. La SNSM nous fournit donc huit effectifs diplômés, pour remplacer les huit CRS qui tournaient les années passées dans le poste de secours.
»

Une situation durable

Fin avril, le maire du Portel a emboîté le pas de son homologue. «
C’est difficile de dire à des jeunes qu’ils doivent faire de la surveillance du 1er au 17 juillet, puis du 14 août à la fin du mois. Il faut un peu de respect. J’ai appelé les responsables du peloton de CRS en leur disant que je n’allais pas faire appel à eux, tout en les remerciant pour les années passées », tranche Olivier Barbarin.

Des MNS civils brevetés ont été recrutés. «
Il y avait trois postes de CRS, il y en aura autant pour les civils. En tout cela implique sept personnes, dont certaines originaires du Portel, qui se relaieront
», précise l’élu.

Cette autorité va-t-elle manquer sur le sable

Les CRS incarnent avant tout le pouvoir de police. Les communes ont pris leurs dispositions. Au Portel, un policier municipal sera présent tous les jours sur la plage, avec des rondes sur les quais. À Wimereux, pas de personnel détaché, mais des patrouilles classiques de la police municipale qui fouleront régulièrement la digue. Un ASVP a aussi été recruté pour renforcer les contrôles en ville à partir de juin.

Cette organisation, temporaire a priori, pourrait durer. «
Nos interlocuteurs nous font comprendre que si on se passe des CRS cette année, on peut le faire aussi les saisons suivantes
», résume Francis Ruelle.

Une forme de menace Olivier Barbarin déplore en tout cas « un désengagement de l’État ». En fonction des communes, le budget est effectivement modifié (nous développerons ce point dans notre édition de demain) par cette réorganisation de la sécurité des plages.

LES SYNDICATS INQUIETS POUR LA SÉCURITÉ

Plusieurs syndicats sont mobilisés contre la privation de CRS sur les plages. Fabrice Ledoux, délégué régional CRS Alliance Police nationale, énonce : « Sur la plage, les CRS peuvent gérer les bagarres, les consommations de stupéfiants, les incivilités’ Et verbaliser les infractions. »

Il regrette : «
C’est dommageable de rogner sur la sécurité. Pour Wimereux et Le Portel, les effectifs de la police municipale sont fournis, mais il y aura une latence plus importante dans le temps d’intervention par rapport aux CRS qui sont d’habitude déjà au bord de l’eau. »

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