Cinq questions sur la réduction du trou dans la couche d’ozone

Cinq questions sur la réduction du trou dans la couche d'ozone

En matière d’environnement, les bonnes nouvelles sont rares. Selon une étude parue jeudi 30 juin dans la revue Science, le trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique continue à se résorber, grâce à des mesures arrêtées par le protocole international de Montréal en 1987. Retour en cinq questions sur cette bonne nouvelle en matière d’environnement.

1. Qu’est-ce que la couche d’ozone ‘

Pour commencer, l’ozone est un gaz (O3, formé de trois atomes d’oxygène). Il est à 90 % concentré dans la stratosphère, entre 20 et 40 kilomètres d’altitude. Cette « couche » d’ozone absorbe une grande partie des rayons ultraviolets du soleil, qui peuvent être très nocifs. Sans la couche d’ozone, le développement de la vie sur Terre aurait été beaucoup plus difficile.

Le trou dans la couche d’ozone est présent :

principalement au-dessus de l’Antarctique pendant le printemps austral (de septembre à décembre) ;dans une moindre mesure, au pôle Nord, de mars à juin.

Le phénomène est accentué au printemps, quand la stratosphère se réchauffe après l’hiver.

2. Pourquoi il y a un trou dans la couche d’ozone ‘

De multiples substances libérées dans l’atmosphère favorisent la dissociation de l’ozone (O3) en dioxygène (02). Parmi elles figurent notamment les chlorofluorocarbones, ou CFC, présents dans les systèmes de climatisation, de réfrigération, les aérosols et dans certains processus industriels.

3. Depuis quand, et de combien, se résorbe le trou de la couche d’ozone ‘

Selon les chercheurs qui ont mené cette dernière étude, dont l’auteure principale est Susan Solomon, professeur de chimie et de science du climat au Massachusetts Institute of Technology (MIT, Boston, Etats-Unis), le trou de la couche d’ozone a diminué depuis 2000 de plus de 4 millions de kilomètres carrés, soit environ la moitié de la superficie des Etats-Unis. Les mesures ont été prises chaque année en septembre, moment de l’année où le trou varie le moins. « Globalement, le trou d’ozone paraît être sur la voie de la guérison », concluent les scientifiques.

« On avait déjà constaté que le trou ne s’aggravait plus depuis la fin des années 1990, il stagnait, mais c’est la première fois qu’on constate qu’il diminue », explique Sophie Godin-Beekmann, directrice de recherche au CNRS.

Selon les modèles, une « guérison complète » de la couche d’ozone est prévue avant 2050.

4. Pourquoi se résorbe-t-il ‘

Les mesures prises lors du protocole de Montréal de 1987 portent donc leurs fruits, selon les chercheurs. Ce traité international, signé par 196 pays, prévoit l’interdiction progressive de ces gaz chlorés.

La concentration atmosphérique de ces substances chimiques favorisant la destruction de l’ozone a baissé de 10 % à 15 % par rapport au pic de la fin des années 1990, selon le dernier rapport de l’Organisation météorologique mondiale et du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publié en 2015.

5. Y a-t-il un lien avec le changement climatique ‘

Paradoxalement, le changement climatique en cours’ contribue à la réduction du trou de la couche d’ozone. Si les gaz à effet de serre réchauffent la basse atmosphère, ils refroidissent à très haute altitude, ralentissant les réactions chimiques qui détruisent l’ozone.

L’augmentation de concentration d’ozone dans la haute stratosphère, relevée ces dernières années dans certaines régions, est ainsi attribuée « pour moitié à la réduction des substances chlorées et bromées, et pour moitié à l’accumulation des gaz à effet de serre », explique Sophie Godin-Beekmann.

Par ailleurs, l’interdiction des CFC par le protocole de Montréal, au pouvoir d’« effet de serre » très important, contribue tout de même à la lutte contre le changement climatique.

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