Ces communes qui n’ont pas de site Internet

Quand on tape « Holque » sur un moteur de recherche, on tombe sur une page Wikipédia. Mais aucun site municipal à l’horizon : « 
On s’est posé la question il y a cinq, six ans, affirme Fabrice Lamiaux, maire de cette ville de 910 habitants. Ça coûtait assez cher à l’époque. J’ai su entre-temps, avec l’association des maires de France, qu’on pouvait avoir des aides, mais je n’ai pas la personne pour donner la dynamique à un site.
 »

Holque n’a donc pas de site web mais le maire a trouvé une méthode alternative qu’il recommande à ses pairs : les réseaux sociaux, et notamment Facebook. Un vecteur de communication également utilisé à Brouckerque (lire ci-dessous).

Le bulletin municipal toujours en bonne place

Outre les réseaux sociaux, la maire de Brouckerque, Marie-Claude Lermytte-Bavay, affirme avoir pas moins de six vecteurs de communication. Et tout ça sans aucun site Internet : « 
Notre choix a été de toucher les habitants par différents biais. Les personnes âgées par le papier, la génération intermédiaire par les SMS et Facebook, et les jeunes par Facebook. Ça prend déjà suffisamment de temps, car il faut pouvoir alimenter régulièrement ces canaux
 ».

« Le bulletin, on le feuillette, alors que le site Internet, on n’y va pas forcément »

Si divers moyens d’information existent donc en dehors du site internet, beaucoup de maires font d’abord le choix de la tradition avec le bulletin municipal en version papier. Car tous les administrés ne sont pas passés à l’ère du 2.0. « 
On a décidé d’avoir cette démarche obligatoire de tirer un bulletin municipal et de le déposer dans les boîtes aux lettres depuis que je suis élu (en 2000, ndlr) », raconte Christian Delassus, maire de Ledringhem. Et d’ajouter : « 
Le bulletin, on le feuillette, alors que le site Internet, on n’y va pas forcément. Nous pensons que c’est plus parlant pour notre population, qui est rurale et plutôt âgée, et qui n’a pas forcément d’ordinateur. »

De nombreux maires expliquent aussi l’absence de site par le manque de personnel pour le faire vivre : « 
Je n’ai qu’une secrétaire, et même pas à plein-temps, avance Christian Delassus. Mes élus, eux, travaillent tous, et n’ont pas forcément le temps de s’occuper d’un site. [‘] Si c’est pour avoir un site et ne rien mettre dedans, c’est inutile
 ».

Et à l’ère où les flux d’informations s’accélèrent, certains maires s’interrogent même sur la pertinence d’avoir un site : « 
Tout le monde à Facebook maintenant, ils sont donc informés bien plus rapidement (par ce biais que par un site communal) », assure André Hennebert, maire de Craywick.

22 villes qui n’ont pas de site internet

Sur les 59 communes que compte l’édition de Dunkerque, 22 n’ont à ce jour pas de site Internet : Bambecque, Bissezeele, Brouckerque, Broxeele, Cappelle-Brouck, Craywick, Eringhem, Holque, Killem, Lederzeele, Ledringhem, Merckeghem, Millam, Nieurlet, Oost-Cappel, Rexpoëde, Saint-Momelin, Saint-Pierre-Brouck, Uxem, Wulverdinghe, Wylder et Zuydcoote.

Toutes les villes de plus 2 000 habitants du secteur ont leur site Internet, sauf une : Rexpoëde. Le cas des plus petites communes est très divers. Ainsi, certains villages de moins de 1 000 habitants (Crochte, West-Cappel, etc.), voire de moins de 500 âmes (Drincham et Saint-Georges-sur-l’Aa) sont présents sur la Toile via un site. À l’inverse, six villes de plus de 1 000 résidents n’ont pas de site web (Brouckerque, Cappellebrouck, Killem, Saint-Pierrebrouck, Uxem, Zuydcoote).

Par La Voix du Nord
| Publié le 15/09/2016

Et si les sites municipaux étaient dépassés’ La question a au moins le mérite d’être posée, notamment par le maire de Holque, Fabrice Lamiaux.

Sur son profil Facebook, l’élu est très actif. Il poste des informations pratiques et des « choses croustillantes » pour ne pas « barber » les personnes qui suivent sa page. Fabrice Lamiaux mêle ainsi des photos de ses dernières vacances, des selfies pris lors des manifestations locales (photo), une vidéo de la piste de danse lors du repas des aînés, avant de livrer un texte plus sérieux sur les travaux de rénovation à l’école du village ou sur le décryptage de la feuille d’impôts.

Selon le maire de Holque, « 
Facebook a donné un droit de parole aux administrés. Ça donne une proximité et une liberté qui n’existaient pas. Et ça me pousse à être réactif dans mes réponses. »

Du côté de Brouckerque, l’usage de Facebook s’est développé, mais d’une manière différente. « 
Les associations de foot et de gym notamment ont une page, et l’on partage leurs informations, explique la mairie, Marie-Claude Lermytte-Bavay. On n’est que dans le relais de l’info. »

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