Boulogne , le sort des 355 salariés de Continentale se joue en ce moment au tribunal

Boulogne , le sort des 355 salariés de Continentale se joue en ce moment au tribunal

Depuis le placement en liquidation judiciaire avec poursuite d’activité par le fonds de retournement Alandia, le 25 mai, deux entreprises se sont positionnées pour reprendre Continentale Nutrition. Il s’agit de l’Irlandais C&D Foods, un des leaders du petfood, prêt à investir 60 M d’euros en cinq ans.

Le second candidat est composé de deux familles, également spécialisées dans ce domaine, qui se sont unies pour proposer une offre : il s’agit des Belges d’United Petfood Producers (qui avaient repris la branche de Wimille de Continentale nutrition en 2013) et d’un autre Irlandais, Mackle Petfoods.

C&D Foods a la faveur des salariés, mais pas des politiques

C&D Foods a la faveur des salariés puisqu’il prévoirait de licencier 83 salariés contre 113 pour l’autre candidat. Pour autant, Philip Reynolds, PDG de C&D Foods, 51 ans, présent ce mercredi matin, ne se disait pas confiant avant d’entrer dans le tribunal. Et pour cause : depuis quelques mois, il a déjà fait quatre offres pour reprendre l’entreprise. Des demandes qui n’ont pas abouti.

Il regrette aussi de ne pas avoir pu s’entretenir avec les pouvoirs publics (Région, CAB, ville), évidemment très impliqués dans ce dossier politique au regard, entre autres, des 12 M d’euros que les collectivités et l’État avaient déjà versé en 2014, lors de la reprise par Alandia.

« Depuis le 9 juin, nous demandons aux pouvoirs publics d’avoir des garanties techniques. Nous n’avons jamais été reçus. On ne nous a répondu que ce matin à 7 h 15 », regrette Catherine Boulanger, avocate de C&D Foods. Les conseils de l’Irlandais se réservaient la possibilité de demander au tribunal un délai pour obtenir davantage de garanties.

Les salariés pas payés à temps en juin

Les salariés attendent beaucoup de cette audience d’autant plus qu’ils ont appris ce mercredi matin que les salaires du mois de juin seraient versés avec quelques jours de retard. «
Les gars l’ont très mal pris, explique Jean-Paul Jeziorski, représentant des salariés auprès du tribunal de commerce. Néanmoins, l’usine continue à tourner malgré d’importantes difficultés de trésorerie. »

Il faut savoir que depuis fin mai, l’entreprise est gérée par deux administrateurs judiciaires, Me Mercier et Me Bauland. À deux reprises dans nos colonnes, les créanciers boulonnais de Continentale Nutrition ont interpellé les pouvoirs publics sur leur situation dramatique. Ils ont le sentiment d’avoir «<UN>été floués<UN>» puisqu’avec la liquidation, leurs créances ne seront jamais remboursées. Plusieurs d’entre eux ont été convoqués ce matin au tribunal.

Pour rappel, un passif de 41 M a été effacé. Il fait suite à une autre ardoise de 56 M , déjà annulée en 2014.

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