Blocage du dépôt pétrolier d’Haulchin-Douchy , Si vous voulez être solidaires faîtes le plein !

Blocage du dépôt pétrolier d'Haulchin-Douchy , Si vous voulez être solidaires faîtes le plein !

Même pas fatigués. Certains sont là depuis le lancement de l’opération de blocage du dépôt pétrolier, jeudi matin, 4h30. D’autres sont partis travailler et comptent revenir après leur journée de boulot.

Il est 9 h vendredi, lorsque nous arrivons au premier point de barrage, sur la D630. Ils sont encore une trentaine à être devant la barricade, formée de pneus, qu’on peut voir brûler depuis l’A2. «
On s’est relayé cette nuit. Il y en a qui sont allés dormir dans la tente derrière, d’autres sont restés là.
» Leur but est simple : interpeller le gouvernement Valls contre la nouvelle loi El-Khomri en bloquant les raffineries du nord de la France. «
Si vous voulez être solidaires avec nous, faîtes le plein !, lâche une personne sur place. Plus vite ils seront à sec, plus vite ils comprendront !
» Il estime 20 % le nombre de stations-service du secteur impactées par le blocage.

Composés de syndicalistes de la CGT, Sud et Sud Rail, le mouvement tient le coup, «
pour les salariés. » Un des hommes présents explique qu’il se bat «
pour que ses enfants puissent travailler dans de bonnes conditions
», un autre «
parce que ce que le gouvernement met en place, c’est dégueulasse
». Sur la route, un conducteur passe et les traite de «
fainéants
». «
C’est pas grave, il ne comprend pas qu’on est là aussi pour lui.
»

Mais ce n’est rien comparé aux soutiens éphémères qu’ils reçoivent. On ne compte plus les coups de klaxons en signe de solidarité avec cette action. «
Quand on sait qu’entre 60 et 70 % des Français sont contre cette loi, c’est normal !
», souligne Jean-Paul Delescaut, responsable de l’union locale CGT, installé au deuxième barrage sur la D40. Des passants ont amené des thermos de café, d’autres des croissants. Bref, l’ambiance est bon enfant, bien loin des images de casseurs dans les grandes villes. «
La sous-préfecture peut faire une dérogation pour importer du carburant de Belgique, mais ça resterait quand même minime.
»

« On ne bougera pas »

Marc Lambert, responsable SUD, explique de son côté que le mouvement durera «
le temps qu’il faudra, mais qu’il n’est pas prêt de lâcher
». Ah, de nouveaux coups de klaxons. Les renseignements généraux, ils les ont vus passer. «
Mais pour l’instant, tout se passe bien. La police est restée hier (jeudi) toute la journée, il ne s’est rien passé.
», confie un syndicaliste.

Tous attendent fermement qu’on vienne les déloger, «
le plus tard possible évidemment
», et sont sur le qui-vive, après les annonces matinales de Manuel Valls, qui souhaitent que tout soit rentré dans l’ordre vendredi soir.

Mais même pas peur, tout le mouvement l’assure : «
On ne bougera pas.
»

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