Bébé rom mort dans un incendie , un hommage ce samedi à Lille-Sud

Plusieurs centaines de personnes ont tenu à rendre hommage, ce samedi, à la fillette de 10 mois décédée dans un incendie dimanche dernier. Par la bouche de Bertrand Verfaillie, le Collectif Solidarité Roms a notamment dénoncé un «
délit de pauvreté
». Les parents de l’enfant décédé ayant dû s’expliquer immédiatement sur le drame, avant d’être finalement mis hors de cause. «
Le déplacement de ce camp était prévu, poursuit Verfaillie. Et ce drame est survenu.
» Ce décès en rappelle un autre. Celui d’un garçonnet dans le bidonville du carrefour Pasteur, l’an dernier.

« Tout ce qu’ils demandent, c’est du travail, un toit et l’école pour les enfants »

Les « visiteurs », ceux qui ne vivent pas dans cet étrange et misérable « village » coincé entre le restaurant McDo et le périphérique le remarquent à peine. Adolescent souriant, Bogdan passe d’un militant à l’autre, d’un anonyme à une autre. Le garçon remarque un bloc-notes entre les doigts d’un adulte. Sourire gêné’ Il se lance : «
Bonjour monsieur. Je peux écrire mon nom
» L’homme lui tend crayon et cahier. Bogdan griffonne un mot et repart, satisfait. Sur le papier, Bogdan existe désormais. Après sa prise de parole, Bertrand Verfaillie propose une minute de silence.

Après cet instant de recueillement, c’est la voix rocailleuse de Viorel Costache qui retentit. Lui vit à Antibes, dans les Alpes-Maritimes. Ce musicien installé dans notre pays depuis 2002 revendique la paternité de la «
première association Rom de France
». «
Je suis déjà venu à Lille en juin dernier, rappelle le militant. Quand le petit David (4 ans) est mort au carrefour Pasteur dans un autre incendie.
» Lui dénonce le «
racisme ancien
» contre les Roms. «
Tout ce qu’ils demandent, c’est du travail, un toit et l’école pour les enfants, revendique Costache. Vu leur faible nombre en France, ce ne devrait pas être difficile.
»