Baisse du chômage en mars le plus fort recul depuis septembre 2000
Le Monde
| 26.04.2016 à 18h03
Mis à jour le
26.04.2016 à 19h39
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Par Bertrand Bissuel
C’est un chiffre de nature à remonter le moral du gouvernement, même si les évolutions chaque mois du chômage doivent toujours être commentées avec prudence. En mars, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a baissé de 60 000 personnes en métropole, pour s’établir à 3,531 millions, selon les statistiques publiées, mardi 26 avril, par le ministère du travail et par Pôle emploi. Un tel reflux ne s’était jamais produit depuis le début du quinquennat de François Hollande. Plus loin, même : il faut remonter à septembre 2000 pour retrouver une diminution aussi marquée en valeur absolue et à avril 2006, si l’on raisonne en pourcentage, d’après la Dares (la direction chargée des études au ministère de l’emploi).
Ce constat doit toutefois être tempéré par le fait que le nombre de demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite, le mois dernier, s’est parallèlement accru : de 2 % pour les personnes ayant effectué moins de 78 heures (catégorie B) et de 3,2 % pour celles qui ont travaillé plus de 78 heures (catégorie C). Au total, les inscrits à Pôle emploi, dans les catégories A, B, C, sont légèrement moins nombreux à la fin mars qu’à la fin février (-0,2 %, soit 8 700 personnes en moins).
De nombreux indicateurs orientés à la baisse
Ces évolutions divergentes (entre la catégorie A et les catégories B et C) peuvent laisser supposer que des demandeurs d’emploi ont été comptabilisés dans une case différente, entre février et mars. Comme si une bascule s’était opérée de la catégorie A vers les catégories B et C. Le mouvement inverse (des catégories B et C vers la A) s’était, du reste, déjà produit, dans des proportions significatives, au début de l’année.
Il n’en demeure pas moins que de nombreux indicateurs sont orientés à la baisse. Ainsi, le nombre de chômeurs de moins de 25 ans sans aucune activité recule de 1,7 % en mars dans l’Hexagone (‘ 6,4 % en un an). Même chose pour les autres tranches d’âge, en particulier pour les seniors de plus de 50 ans (‘ 1 %), mais ceux-ci restent plus nombreux aujourd’hui qu’il y a un an (de 6,5 %). Autre statistique frappante : le coup d’arrêt au chômage de longue durée. Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi depuis au moins un an est resté stable, en mars (dans les catégories A, B et C) et a même très légèrement reflué si l’on tient compte des outre-mers (‘ 0,1 %).
Dans un communiqué diffusé mardi, la ministre du travail, Myriam El Khomri, se félicite de l’« évolution positive » constatée en mars, en soulignant que le nombre de chômeurs (de la catégorie A) a diminué de près de 50 000 (‘ 1,4 %). « Il s’agit de la première baisse trimestrielle significative depuis le dernier épisode de reprise de 2010/2011 », se réjouit-elle, y voyant les effets, entre autres, du « pacte de responsabilité ».