Avec 120 détenus la prison sera à effectif complet à la fin de l’année

L’arrivée des détenus au compte-gouttes était prévue avant même l’ouverture officielle de la maison centrale, en 2014. L’administration pénitentiaire avait décidé d’anticiper pour éviter tout incident. Les détenus pris en charge à Vendin-le-Vieil étant particulièrement difficiles, purgeant de longues peines.

Les premiers d’entre eux sont arrivés en mars 2015 après quelques mois « à blanc » pour roder la prison ultra moderne et dite à haute sécurité.

Petit à petit les quartiers un et deux se sont remplis. La maison centrale de Vendin-le-Vieil accueillait aujourd’hui un peu plus de quatre-vingt-dix détenus répartis dans des ailes de dix-sept cellules. Sans compter les sept huit détenus placés dans le « quartier extérieur », qui sont, eux, condamnés à de plus courtes peines et qui bénéficient de permissions de sortie le week-end pour rendre visite à leur famille.

« Il y a 220 surveillants mais, à l’heure actuelle, on compte trente arrêts maladie et il nous manque quinze agents. »

Le troisième quartier de la maison centrale était pour l’instant resté vide d’occupants. C’est désormais terminé puisque les premiers détenus sont arrivés lundi dernier. Ils sont pour l’instant sept. Un chiffre qui sera doublé d’ici une dizaine de jours. Et, selon l’administration pénitentiaire, la prison sera à effectif complet d’ici la fin de l’année. Ce qui fera un total de 120 personnes enfermées au sein de l’enceinte. Loin de la capacité annoncée de 204 lors de l’ouverture de la prison.

Mais si le nombre est inférieur à la prévision, il inquiète tout de même les surveillants. «
 Il y a 220 surveillants mais, à l’heure actuelle, on compte trente arrêts maladie et il nous manque quinze agents. Les heures supplémentaires s’enchaînent et c’est le serpent qui se mord la queue
 », indique un représentant syndical. « 
On cumule les heures, on fatigue, les arrêts tombent et ainsi de suite.
 »

Après avoir vécu deux prises d’otage en moins de deux ans, une chose est sûre, l’arrivée de ces nouveaux détenus met Vendin-le-Vieil encore plus au c’ur des préoccupations nationales.

Un programme de déradicalisation

La maison centrale de Vendin-le-Vieil n’accueillera pas d’unité spécifique dédiée à la prise en charge des détenus radicalisés. «
 Il n’y a rien de prévu dans ce sens à Vendin
 », assure le directeur interrégional de l’administration pénitentiaire, Alain Jégo. « 
On travaille à la mise en place d’un plan d’action pour prendre en charge cette population mais ce n’est pas spécifique à cette maison centrale.
 » La prison fait pourtant partie des 27 établissements ciblés par le ministère de la Justice. « 
Oui car il s’agit d’une structure «atypique» qui accueille des détenus sensibles et qu’il faut bien commencer quelque part mais ce n’est encore qu’une ébauche de projet et il n’y aura pas d’unité, on parle plutôt ici de programme de déradicalisation.
 »

L’idée sera de mettre en place une prise en charge spécifique des détenus repérés comme « radicalisés ». « 
En organisant des entretiens, des activités pour déceler les failles, revenir sur leurs parcours’ Comme nous le faisons aussi, bien que différemment évidemment, avec les détenus condamnés pour des agressions à caractère sexuel’
 »

Le projet reste encore très flou et il faudra probablement attendre certaines directives nationales pour en savoir plus et en dessiner plus précisément les contours. Mais certain que le sujet devrait revenir sur le devant de la scène très prochainement.

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