Au PS demain s’écrit avec deux M

Au PS demain s'écrit avec deux M

Chacun sait à gauche qu’il ne faut pas insulter l’avenir. Qu’il faut même le flatter. Deux hommes ont profité du dimanche de l’Ascension pour poursuivre la leur. Arnaud Montebourg a assuré, dans une interview à France 2, qu’il prendrait ses responsabilités. « La primaire est l’airbag anti-21 avril », ajoute l’ancien ministre de l’Économie. Prochaine étape : son rendez-vous annuel au mont Beuvray, lundi prochain. Il devrait y semer un nouveau petit caillou sur le chemin de la présidentielle.

En parallèle, Emmanuel Macron déploie ses ailes, tout en clamant sa loyauté à François Hollande. Il participait ce dimanche à l’anniversaire de la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc. L’actuel ministre de l’Économie a saisi l’occasion pour inscrire dans un récit national et séculaire son leitmotiv de réconciliation des gagnants et des craintifs de la mondialisation. Le chouchou des sondages plonge un peu plus dans le bain politique.

Montebourg et Macron : deux hommes qui pourraient dessiner l’avenir du socialisme, même si l’un et l’autre se sont éloignés du PS ; deux personnalités qui portent des projets sensiblement différents ; le « démondialisateur » et le libéral.

Les oppositions de ce type ont toujours pimenté la gauche, de Jaurès contre Guesde à Mitterrand contre Rocard. Elles mènent parfois à des scissions, parfois à la paralysie, parfois à la domination d’un homme et de sa ligne.

Difficile de trouver un terrain d’entente entre Macron et Montebourg. Même une primaire ne serait à même de régler le différend idéologisque. En déclarant les deux camps « irréconciliables », Manuel Valls semble aussi préférer l’affrontement. Depuis dix ans, la synthèse résolvait cette dichotomie. Son artisan se retrouve à nouveau au milieu d’un choc des gauches. Mais cette fois-ci, François Hollande tarde à jouer le réconciliateur.

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