Attentats , la coopération entre Paris et Bruxelles élargit l’enquête

Attentats , la coopération entre Paris et Bruxelles élargit l'enquête

Après la Turquie, le Maroc ou l’Algérie, les enquêtes menées par les policiers belges et français, depuis le mois de novembre 2015, se sont tournées ces derniers jours vers la Grande-Bretagne. C’est entre autres l’analyse du téléphone de Mohamed Abrini, arrêté à Bruxelles le 8 avril, qui a fourni des contacts dans la banlieue de Londres. Cinq personnes y ont été interpellées vendredi dernier, et certains médias anglais faisaient état d’une menace d’attentat sur le centre de Londres.

Ce travail est destiné à établir le périmètre de la nébuleuse franco-belge qui a frappé à Paris en novembre, puis à Bruxelles le mois dernier. À première vue, les principaux suspects encore en vie sont tous sous les verrous. Toutes les connexions directes ont été mises à jour et magistrats et policiers comptent désormais sur Abrini et Salah Abdeslam pour leur livrer d’autres éléments.

Aurélie Chatelain : un an déjà

Pourtant, d’autres dossiers doivent être également présentés désormais à ces deux hommes. Principalement ceux de Mehdi Nemmouche, suspecté de l’attaque contre le musée juif de Bruxelles, d’Ayoub el Khazzani, neutralisé dans le Thalis à Arras, et aussi de Sid Ahmed Ghlam, le suspect du meurtre d’Aurélie Châtelain à Villejuif. Il y aura un an demain que la jeune Caudrésienne a été retrouvée morte dans sa voiture et que Ghlam est suspecté d’avoir voulu commettre un attentat contre une église.

Pour tenter d’établir toutes les connexions entre ces actions et celles de Paris et Bruxelles, la France et la Belgique ont renforcé leurs accords de coopération. On sait que Salah Abdeslam et Mohamed Abrini seront transférés à Paris quand la justice belge en aura terminé avec leurs interrogatoires, mais d’ores et déjà, des enquêteurs français assistent, en qualité de témoin, à ces auditions. Mine de rien, c’est une révolution.

Péniblement, les choses avancent

On peut penser qu’il était temps d’en arriver à une telle coopération, même si le mandat d’arrêt européen a lui aussi facilité la coopération, notamment en terme de transfert. Guillaume Didier, ancien porte-parole du ministère de la Justice, faisait récemment remarquer qu’avant l’existence de ce mandat d’arrêt, la France avait mis dix ans à obtenir l’extradition de Rachid Ramda, l’un des principaux suspects dans l’enquête sur les attentats de 1995 dans le métro parisien.

Péniblement, les choses avancent, donc. C’est d’ailleurs grâce à une équipe franco-belge, intervenant à Forest au début du mois de mars, que Salah Abdeslam a pu être repéré et arrêté trois jours plus tard.

Bruxelles dans la rue en hommage

Plus de 6 000 de personnes ont rendu hommage ce dimanche, dans les rues de Bruxelles, aux 32 morts des attentats du 22 mars, lors d’«
une marche contre la terreur et la haine
» à l’appel d’un collectif d’organisations citoyennes. «
Quand des concitoyens, civils, sans aucune défense, sont abattus lâchement, c’est tous les citoyens qui doivent se lever pour exprimer leur dégoût et leur solidarité
», a déclaré Hassan Bousetta, un élu socialiste de Liège à la tête d’une des associations organisatrices.

«
Ce n’est pas une manifestation avec un message politique militant, c’est d’abord un recueillement, un message de compassion envers les victimes et un moment de communion citoyenne.
» La foule semblait néanmoins bien moins nombreuse en début d’après-midi que les 15 000 participants escomptés par les organisateurs. Cette marche, issue d’une initiative citoyenne relayée par plus d’une centaine d’associations, devait initialement se tenir le 27 mars, cinq jours après les attentats. Elle avait été annulée, les autorités craignant alors pour la sécurité des participants.

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