Attentat de Nice , Un intérêt certain et récent pour l’islamisme radical

Attentat de Nice ,  Un intérêt certain et récent pour l'islamisme radical

C’est une enquête tellement sensible. Des investigations une nouvelle fois déchirantes, qui prouvent encore ici la violence de l’attaque, la rage de son auteur : si les opérations de médecine légale sont terminées, François Molins indiquait lundi que l’identification judiciaire, en revanche, n’en a pas fini. «
Seules soixante et onze victimes, à ce jour, sont formellement identifiées
», a dit le procureur. On imagine l’effroi des familles dans l’attente.

Mais il leur faut également découvrir, au fil des jours, les préparatifs de leur bourreau. La location du camion date du 4 juillet, il est allé le chercher le 11 et ses téléphones portables contiennent des photos prises sur la Promenade des Anglais, à partir de ce moment : sur la plage, depuis la cabine du camion, sur la chaussée, devant une allée piétonne’ La vidéosurveillance de la ville de Nice montre également au moins deux reconnaissances, avec le camion, sur le parcours emprunté mercredi soir.

Des recherches sur Internet

Les enquêteurs ont aussi retrouvé chez lui une coupure de Nice-Matin. C’est un article relatant un fait divers et intitulé : «
Il fonce volontairement sur une terrasse de restaurant.
» Lahouaiej-Bouhlel a recherché sur Internet «
le détail des festivités sur la Promenade des Anglais et des feux d’artifice
», dit encore François Molins, ainsi que d’autres éléments qui feront mal aux familles et aux victimes : dans le moteur de recherche, il a tapé «
horrible accident
», «
terrible accident
», «
vidéos chocs, âmes sensibles s’abstenir
».

Et tout cela depuis le début du mois de juillet. Comme ses recherches «
quasi quotidiennes
» sur des sourates du Coran, à propos de la fête de l’Aïd-El-Fitr, des drames d’Orlando, de Dallas ou de Magnanville.

« Très éloignée des considérations religieuses »

S’il ne veut pas donner de détails sur la façon dont se déroulent les six gardes à vue encore en cours, le procureur antiterroriste rappelle la personnalité «
très éloignée des considérations religieuses d’un homme qui mangeait du porc, buvait de l’alcool, se droguait, menait une vie sexuelle débridée, et était particulièrement violent avec son épouse et ses enfants
». Mais il indique également un changement, depuis huit jours : «
Il s’était laissé pousser la barbe, en donnait une signification religieuse, et parlait de Daech, ne comprenant pas pourquoi cette organisation ne pouvait prétendre à un territoire. »

Une radicalisation ultra rapide, peut-être, chez un homme qui, de toute évidence, aimait l’ultra-violence : «
Un témoin raconte que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel lui a montré des vidéos de décapitation en disant qu’il était habitué.
» Si aucun élément ne montre une quelconque allégeance ni aucun lien avec des individus radicalisés, il existait en tout cas chez Lahouaraiej-Bouhlel «
un intérêt certain et récent pour l’islamisme radical
».

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