Athlétisme-championnats d’Europe , Lavillenie et les moulins à vent

Athlétisme-championnats d'Europe , Lavillenie et les moulins à vent

Pour Philippe d’Encausse , le « zef » est le seul responsable de l’échec de son protégé. «
Un champion d’Europe à 5,60 m, un médaillé à 5,50 m, il fait remonter dans les années 70 ou 80 pour trouver trace d’un championnat où le podium se joue aussi bas. Là c’était trop aléatoire, une loterie
. »

Lorsque l’on suggère que vu les conditions, le triple champion d’Europe en titre aurait peut-être dû entamer son concours plus bas, Philippe d’Encausse sourit. «
Oui, il aurait même pu attaquer à 5 m, ironise-t-il. Et s’il avait raté aussi plus bas, on lui aurait reproché d’avoir changé ses habitudes. Jouer petit bras, ce n’est jamais très bon non plus. Et franchement, l’échauffement s’était bien passé avec également du vent. Bon la différence, c’est qu’il a soufflé beaucoup plus fort pendant le concours. En plus, c’était aussi tactique. On s’était dit que s’il restait seul dans le concours, il aurait droit à cinq minutes au lieu d’une entre chaque saut et que ça pouvait permettre d’attendre le meilleur moment pour sauter. Sauf que là, il a pris des rafales dans la poire sur chaque saut.
»

Renaud Lavillenie confirme : «
Si on avait eu des signes inquiétants à l’échauffement, on aurait peut-être revu nos plans mais là ça s’était bien passé. Et sur les trois sauts, je passe bien le bassin au-dessus de la barre donc ça veut dire que j’étais bien capable de sauter à 5,75 m. »

Forcément la déception était au rendez-vous. Une seule barre aurait suffi à être sacré puisque les derniers rescapés, le Polonais Sobera et le Tchèque Kudlicka, médaillés d’or et d’argent, avaient échoué à 5,70 m et que lorsqu’il s’attaqua à sa première barre, le Français était donc seul dans le concours. «
C’est frustrant mais on ne va pas se tirer une balle dans le fion, glissa avec un langage fleuri Philippe d’Encausse en guise de conclusion. On va faire un peu la gueule parce que c’était l’un des objectifs de la saison, tous ne seront donc pas atteints mais j’espère que l’essentiel le sera

Dans un mois à Rio, Renaud Lavillenie défendra, en effet, sa couronne olympique. Cette fois, le vent devrait être beaucoup moins gênant. La concurrence, en revanche, sera plus redoutable.

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