Armentiérois , après les drames les appels aux dons via Facebook deviennent incontournables

Armentiérois , après les drames les appels aux dons via Facebook deviennent incontournables

Facebook ou d’autres réseaux sociaux, souvent décriés, sont aussi la nouvelle antre de la solidarité. Évidemment, l’entraide entre voisins n’a pas attendu Internet pour exister. La différence porte sur l’échelle ; il y a quelques années, il arrivait à des sinistrés de récolter des dons spontanés, mais le volume était bien sûr moindre. Retour sur des appels aux dons dans notre secteur.

Incendie à la résidence Ravel

Le 26 avril dernier, une famille sort de son appartement, en laissant, selon les premiers éléments, une casserole sur le feu, au 4e étage de la résidence Ravel, rue du Pont-de-bois à Armentières. Aucun blessé n’est à déplorer mais la famille a tout perdu. L’appartement Partenord est totalement détruit.

À peine plus d’une heure après l’incendie, Axelle, 18 ans, qui habite le quartier, lance déjà un appel sur Facebook, via la page « T’es un vrai Armentiérois si » : «
Je recherche pour cette famille tous dons possibles. Petite fille d’environ 4 ans et petit garçon d’environ 6 ans.

» La jeune femme créée même une adresse mail spécifique. Contactée ce samedi, Axelle est ravie de son joli coup. «
Je connais bien cette famille, en tant que voisine. C’est dans ma nature, j’aide beaucoup les SDF, également. Au moment où l’incendie s’est déclaré, j’allais à Carrefour. J’ai vu la famille, et j’ai tout de suite pensé à l’appel aux dons, quand les enfants m’ont dit

On n’aura plus de jouets.
» Et ça marche, très vite : «
J’ai eu pas mal de réponses, environ vingt personnes sont venues chez moi pour donner des affaires’ Mon salon était rempli !
» Micro-ondes, jouets, vêtements, vaisselle’ La mère sinistrée, désormais relogée, n’a plus qu’à faire son marché.

Incendie au Bizet

Le 13 décembre, le feu se déclare accidentellement résidence Hémar, dans le quartier du Bizet à Armentières. La mère, 31 ans, était chez elle avec ses trois enfants. La famille n’a pas été blessée, elle a « seulement » inhalé des fumées. Mais l’appartement est détruit. Vanessa, amie de la maman, passe commande sur Facebook : « J’aurais besoin de : vêtements garçon 3 à 6 ans, vêtements fille en 10/12 ans, chaussures garçons 24 et 27, (…) meubles, linge de maison, de lits’
» Les réponses dépassent toute attente.

Pour le chiot Lucky

Le 22 décembre 2015, Charlotte, Erquinghémoise, pensait faire une bonne affaire en achetant Lucky, un Golden Retriever, sur Le Bon coin. Malheureusement la vendeuse, qui lui a donné rendez-vous à Marly, lui met un chiot à l’article de la mort dans les bras. Charlotte dépose une plainte auprès du commissariat d’Armentières, l’enquête est toujours en cours.

La « vendeuse », soupçonnée d’être la cheville ouvrière d’un vaste trafic, devrait comparaître prochainement devant la justice.

Outre le volet pénal, Charlotte s’occupe aussi du chiot. Elle lance une cagnotte, hébergée par le site Internet Leetchi, afin de récolter les fonds nécessaires pour payer l’hospitalisation de son chien, acheté à la base pour le Noël de ses enfants. L’existence de la cagnotte « Sauvons Lucky » est relayée par la création d’une page Facebook, toujours par Charlotte, « Lucky notre combat ». La jeune femme y donne périodiquement des nouvelles du chien, qui finira par mourir, puis des informations sur les suites de l’enquête. Les articles de La Voix du Nord sur le sujet y sont postés régulièrement.

Quant à la cagnotte, elle a fini par atteindre les 750 , avec 53 donateurs. Dont certains ne connaissaient pas du tout Charlotte : «
Bonjour, j’ai lu l’histoire de Lucky et j’ai été très touchée, écrit Camille. J’ai six chats, un chien et un lapin à la maison, j’espère de tout c’ur que Lucky s’en sortira, il est tellement mignon !
»

Et ailleurs

La solidarité, via les réseaux sociaux, fonctionne évidemment au-delà des frontières de notre édition. Lors des attentats du Bataclan, le 13 novembre, le mot d’ordre #porteouverte (avec le mot dièse) a été retwitté plus de 600 000 fois
; il s’agissait de Parisiens qui proposaient d’accueillir les personnes qui n’avaient nulle part où se réfugier. Par ailleurs, Facebook a lancé un « safety check », un contrôle de sécurité, afin que chacun dise à ses amis qu’il est en vie. Facebook a également lancé un appel aux dons pour les victimes du séisme au Népal, en avril 2015.

Plus proche de nous, le boulanger du Moulin de la Selle à Neuvilly (près de Caudry) a bénéficié d’un appel aux dons lancé par son père sur Facebook. Fin 2015, il est obligé de fermer son commerce pendant deux mois, pour hospitalisation. Roger Legname, son père, lance l’appel aux dons «
pour que la boulangerie ne ferme pas définitivement
». «
Il y a 1 100 habitants à Neuvilly, si chacun donne 1 , ça fait un mois de sursis.

»

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