Après la candidature de Manuel Valls des doutes sur sa capacité à rassembler

Après la candidature de Manuel Valls des doutes sur sa capacité à rassembler

Après l’annonce de la participation du premier ministre à la primaire de la gauche, plusieurs politiques sont sceptiques sur sa faculté à « occulter [son] bilan ».

Avant même l’annonce de Manuel Valls, de se porter candidat à la présidence de la République à travers la primaire de la gauche, la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, avait mis en doute, lundi 5 décembre, sa capacité à rassembler la gauche. « Le problème est de savoir comment on est unis, non pas autour d’un homme providentiel ou d’une femme providentielle, mais autour de nos valeurs », a souligné l’ex-première secrétaire du Parti socialiste (PS), affirmant aussi :

« Je n’ai jamais cru en une gauche irréconciliable. (‘) Pour moi, il n’y a pas deux gauches ou alors, s’il y a deux gauches, c’est qu’il y en a une qui est devenue de droite. »

« La primaire vient de commencer finalement ce soir », a déclaré Arnaud Montebourg, lundi soir. « La primaire, c’est l’outil fondamental du rassemblement… C’est la seule arme qui nous permettra de sauver la gauche », a ajouté le candidat, qui s’est posé en rassembleur et bâtisseur de « l’union des gauches ». Concentrant ses attaques sur François Fillon, M. Montebourg a estimé que, dans la présidentielle, « face à une candidature ultralibérale », celle de François Fillon, « il ne faut pas un social-libéral », en allusion au courant dont se réclame M. Valls.

« Qui est le Manuel Valls qui parle, celui qui candidate ou celui qui a gouverné Il défend la démocratie sociale, mais il a gouverné avec le 49.3, il défend le respect des citoyens, mais il a fait la loi travail, il défend l’unité des gauches, mais il a théorisé les gauches irréconciliables, il dit vouloir unifier, mais il a porté la déchéance de nationalité. »

M. Montebourg a également souligné qu’il convenait lors de la primaire de « tirer les leçons de l’échec » du quinquennat de François Hollande. Pour Laurent Baumel, député d’Indre-et-Loire et soutien d’Arnaud Montebourg, « la difficulté principale » de Manuel Valls dans cette campagne va être « d’occulter un bilan qui n’est pas seulement celui de Hollande, mais solidairement le sien ».

Marie-Noëlle Lienemann, adversaire potentielle de Manuel Valls à la primaire de la gauche, a estimé, sur Franceinfo, ne pas avoir « senti un homme d’Etat, qui est en train de mesurer l’état de la France, les défis qu’il devait relever et proposer une stratégie pour relever ces défis, ne serait-ce que la question sociale et économique ».

Valls n’est pas un « candidat de gauche »

Pour Eric Coquerel, du Parti de gauche, qui soutient Jean-Luc Mélenchon, Manuel Valls, comme François Hollande, va « valser » en 2017. Pour lui, la seule « manière d’éviter Fillon ou Marine Le Pen » est de voter pour son candidat. « Le bilan du quinquennat qui était inassumable devant les Français par le président le sera tout autant par le premier ministre, qui en fut coresponsable », abonde Danielle Simonnet, coordinatrice du Parti de gauche.

« Manuel Valls doit choisir : être de gauche ou mener une politique libérale. Etre de gauche ou mettre à mal le code du travail. Etre de gauche ou sacrifier notre système éducatif, les associations, les structures sportives et culturelles. Etre de gauche ou s’attaquer aux plus fragilisés. Etre de gauche ou servir la finance », a lancé de son côté Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste. Quant à Philippe Poutou, candidat pour le NPA, il estime que « son bilan est le même que celui de Hollande ». « Il n’y a rien à attendre de lui, si ce n’est le pire. Que Fillon soit le candidat de la droite ultralibérale ne fait pas de Valls un candidat de gauche », poursuit-il.

« Comptable (‘) du bilan calamiteux du quinquennat »

Le nouveau patron du parti Les Républicains, Bernard Accoyer, a de son côté jugé que « Manuel Valls [était] tout autant comptable que François Hollande du bilan calamiteux du quinquennat, pour avoir été le porte-parole des mensonges du candidat François Hollande en 2012, son ministre de l’intérieur pendant deux ans et son premier ministre depuis mars 2014 ».

Philippe Vigier, chef de file des députés UDI, souligne également que M. Valls reste, comme d’autres candidats de gauche, « comptable, de près ou de loin, du désastreux bilan socialiste que François Hollande a lui-même renoncé à défendre ».

Florian Philippot, vice-président du Front national, a également réagi sur Twitter :

Enfin, pour Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, « Manuel Valls et François Fillon seront donc tous deux candidats à l’élection présidentielle, donnant l’illusion d’un renouveau dans la classe politique. (‘) Ce duel de premiers ministres est donc un leurre. »

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