Ansar Dine revendique l’enlèvement de trois humanitaires du CICR au Mali

Ansar Dine revendique l'enlèvement de trois humanitaires du CICR au Mali
Des combattants du groupe islamiste Ansar Dine à Kidal, dans le nord-est du Mali, en 2012.
Crédits : ROMARIC HIEN / AFP

Le groupe djihadiste malien Ansar Dine a revendiqué, jeudi 21 avril, l’enlèvement de trois collaborateurs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le nord-est du Mali. En échange de leur libération, un responsable du groupe, Nourredine Ag Mohamed, a réclamé que soit relâché un homme arrêté par les soldats français de l’opération « Barkhane » alors qu’il travaillait comme guide pour les humanitaires.

« Nous avons arrêté trois personnes qui travaillent pour la Croix-Rouge. Nous voulons, avant de les libérer, que Barkhane’ libère Miyatène Ag Mayaris », a fait savoir Nourredine Ag Mohamed au bureau de Bamako de l’Agence France-Presse (AFP).

Le CICR avait dit mardi que l’une de ses équipes avait été enlevée le 16 avril sans effusion de sang, dans la région de Kidal, mais l’organisation affirme ne pas avoir reçu de revendication.

« On est en contact avec tous les acteurs présents dans cette zone pour pouvoir obtenir plus d’informations, a déclaré Claire Kaplun, une porte-parole de l’organisation à Genève. Cela implique les leaders locaux, les autorités, les forces françaises. »

Les hommes qui ont été enlevés seraient des salariés nationaux ou des expatriés africains, selon les informations de Radio France internationale (RFI).

Lire aussi : Barkhane : « le plus grand théâtre français depuis la seconde guerre mondiale »

Le guide arrêté par la force Barkhane

Quatre membres du CICR, dépêchés depuis le 13 avril à Abeïbara, étaient sur le chemin du retour à Kidal « lorsqu’ils ont été interceptés par quelqu’un qui était à moto et qui leur a demandé de le suivre », a raconté Valery Mbaoh Nana, le porte-parole de l’organisation à Bamako.

L’un d’eux a été libéré et a expliqué que l’équipe avait campé dans la nuit du 15 au 16 avril dans une zone où ont eu lieu « des opérations des forces françaises de Barkhane’ ». C’est à ce moment-là que le guide des humanitaires, Miyatène Ag Mayaris, aurait été arrêté par les militaires.

Une autre source humanitaire a confirmé les enlèvements, et que les ravisseurs avaient demandé la libération de leur « guide arrêté par Barkhane’ » en échange des otages.

Ansar Dine faisait partie des groupes alliés à Al-Qaida qui ont contrôlé le vaste nord du Mali pendant près de dix mois, entre 2012 et janvier 2013. Les djihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France avec son opération « Serval », remplacée depuis août 2014 par « Barkhane ». Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.

Lire aussi : L’opération « Barkhane », un « permis de tuer au Sahel »

Leave A Reply