Afghanistan , l’hôpital militaire de Kaboul cible d’une attaque

Plusieurs assaillants étaient toujours retranchés, mercredi, dans cet établissement, qui compte 400 lits. Selon un bilan provisoire, deux personnes ont été tuées et douze blessées.

Une attaque était en cours dans la matinée du mercredi 8 mars contre le principal hôpital militaire d’Afghanistan, à Kaboul, qui compte 400 lits, ont annoncé des sources officielles, précisant que plusieurs assaillants étaient toujours retranchés à l’intérieur.

Selon un premier bilan encore provisoire livré par le ministère de la santé à l’Agence France-Presse (AFP), au moins deux personnes ont été tuées et douze blessées. On ignore encore s’il s’agit de membres des forces de l’ordre, du personnel médical ou de patients.

Après une explosion déclenchée par un kamikaze, plusieurs hommes armés déguisés en médecins sont entrés dans l’établissement où ils ont aussitôt ouvert le feu, ont rapporté des témoins. Un responsable de la sécurité cité par Reuters parle de trois à cinq assaillants, qui ont pénétré à l’intérieur avec des armes automatiques et des grenades. Ils ont pris position au troisième et au quatrième étage de l’établissement, et des fusillades les ont opposés aux hommes des forces spéciales dépêchées sur place.

Un infirmier, Abdul Qadeer, s’exprimant devant l’hôpital, a rapporté à l’AFP avoir entendu les tirs : « J’étais en train de changer de salle, j’ai vu un homme habillé en médecin qui tirait avec un [fusil automatique] AK-47 sur les gardes et les patients au troisième étage. J’ai réussi à m’enfuir mais mon ami a été touché ».

« Nous sommes en train de transférer les patients à l’abri dans les salles sécurisées, » a fait savoir un responsable de l’établissement, le colonel Abdul Hakim.

Deux nouvelles explosions

« L’hôpital Sardar Daud Khan est attaqué, nous savons que plusieurs assaillants déguisés en personnels médicaux sont entrés à l’intérieur », avait rapporté plus tôt le porte-parole du ministère de la défense, le général Daulat Waziri. « Une opération de nettoyage est en cours à l’intérieur, nous avons envoyé des renforts » a-t-il poursuivi, ajoutant que l’attaque avait fait « des victimes », mais sans autre détail.

L’assaut était toujours en cours près de 90 minutes après une première explosion précédée par des tirs, entendus autour de 9 h 10 (5 h 40 à Paris). Deux nouvelles fortes explosions ont retenti à 10 h 35 et 10 h 45, de nature inconnue.

« J’étais en train de préparer mes patients pour une intervention quand j’ai vu trois hommes armés habillés comme des médecins entrer par la porte arrière », a raconté un médecin cité en direct sur la chaine de télévision Tolo. « Ils m’ont tiré dessus mais j’ai réussi à m’échapper » a-t-il rapporté. « Ils [les attaquants] sont dans l’hôpital, nous essayons de garder la situation sous contrôle ».

Sur Facebook un autre médecin exprimait sa détresse : « Les assaillants sont entrés dans l’hôpital, priez pour nous » écrit-il.

Les ambassades en alerte

L’établissement, qui accueille aussi bien les blessés des forces de l’ordre afghanes que les combattants insurgés, se situe dans le quartier résidentiel de Wazir Akbar Khan, où se trouvent notamment les représentations diplomatiques du Royaume-Uni et des Etats-Unis.

En raison de la situation, plusieurs ambassades occidentales situées dans le quartier étaient placées en état d’alerte mercredi matin.

L’attaque n’a pas été revendiquée pour le moment. Un porte-parole des talibans a déclaré à Reuters ne pas avoir d’informations.

Elle intervient une semaine après l’attaque suicide, le 1er mars, contre deux enceintes des services de sécurité à Kaboul, qui avait fait officiellement 16 morts et plus d’une centaine de blessés. Ce double attentat avait été revendiqué par les talibans qui combattent le gouvernement afghan soutenu financièrement et militairement par l’Occident.

Mardi soir, deux tirs de roquette avaient également visé un quartier proche de l’ambassade américaine dans la capitale, selon des sources occidentales.