Affaire Troadec , le beau-frère mis en examen et écroué pour assassinats

Affaire Troadec , le beau-frère mis en examen et écroué pour assassinats

Hubert C. a avoué aux enquêteurs avoir tué les deux parents et les enfants Troadec, disparus à Orvault depuis plus de deux semaines.

Le beau-frère de Pascal Troadec, qui a avoué avoir tué les quatre membres de la famille mystérieusement disparue le 16 février à Orvault, près de Nantes, a été mis en examen et écroué lundi 6 mars à Nantes pour « assassinats », selon une source judiciaire à l’Agence France-Presse. Il a également été mis en examen pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre », conformément aux réquisitions du parquet.

Le parquet de Nantes avait demandé dans la journée le placement en détention provisoire des deux principaux suspects dans cette affaire : Hubert C. et son épouse, Lydie.

Le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennes, a détaillé lundi, en conférence de presse, le déroulement des faits, alors qu’Hubert C., le beau-frère du père de la famille disparue depuis deux semaines, a avoué aux enquêteurs avoir tué les deux parents, Pascal et Brigitte, 49 ans, et leurs deux enfants, Sébastien, 21 ans, et Charlotte, 18 ans.

Des corps démembrés

Selon le procureur, Hubert C. et Pascal Troadec étaient opposés par un litige lié à un héritage, le beau-frère « étant persuadé que M. Troadec avait pu récupérer des pièces d’or ». Ce conflit pourrait expliquer la suite des événements.

Dans la nuit du 16 au 17 février, l’homme s’est rendu au domicile des Troadec à Orvault (Loire-Atlantique) afin « d’espionner » la famille, écoutant notamment leurs conversations à l’aide d’un stéthoscope collé à des portes et à des fenêtres. « Vers 23 heures, il va rentrer dans le garage et se cacher dans la buanderie, et attendre que les quatre membres de la famille aillent se coucher », a poursuivi le procureur.

Hubert C. a alors pénétré à l’intérieur de la maison pour subtiliser une clé posée sur un meuble, et a réveillé le couple Troadec en faisant du bruit. Selon le procureur, Pascal Troadec serait alors descendu au rez-de-chaussée avec un pied de biche, qui aurait finalement été utilisé par Hubert C. pour tuer le père et son épouse, puis leurs deux enfants.

Après avoir passé la nuit dans la maison d’Orvault, le beau-frère serait rentré chez lui, aurait informé sa femme de ses actes, puis serait revenu au domicile des Troadec afin de nettoyer la scène du crime et faire disparaître les corps. « Il semble que les corps aient été démembrés, une partie enterrée et l’autre brûlée », a fait savoir le procureur lundi.

Une centaine d’enquêteurs

Les enquêteurs ont été mis sur la trace d’Hubert C. après avoir découvert jeudi ses empreintes génétiques dans le pavillon d’Orvault et dans la voiture du fils. L’enquête va désormais chercher à déterminer où les corps ont pu être enterrés, clarifier le récit des événements et établir le rôle de Lydie C.

La famille Troadec n’avait plus donné signe de vie depuis la nuit du 16 au 17 février. La s’ur de Brigitte Troadec avait donné l’alerte une semaine plus tard, s’inquiétant de ne pas avoir de nouvelles.

L’enquête, qui mobilise une centaine d’enquêteurs, s’était accélérée il y a cinq jours, après la découverte d’effets personnels de la famille dans le Finistère, d’où étaient originaires les parents, et du véhicule du fils. Le procureur avait déclaré vendredi que cette dispersion d’objets pouvait laisser penser à un « jeu de piste morbide ».

Les tout premiers soupçons des enquêteurs s’étaient portés sur le fils, Sébastien, décrit comme « fragile » et dont les tweets avaient révélé de profonds désaccords avec son père. Néanmoins le procureur avait invité vendredi à la prudence, n’écartant aucune hypothèse.

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