Accidents de la route , pourquoi n’y a-t-il pas de glissières de sécurité tout le long de l’A25

Accidents de la route , pourquoi n'y a-t-il pas de glissières de sécurité tout le long de l'A25

À quoi sert exactement une glissière de sécurité

Claude Ganier : « Je pense qu’il faut que vous ayez en tête une chose : la glissière de sécurité est un obstacle en soi. Elle dispose d’un pouvoir de rebond, ce qui peut être un avantage mais pas forcément. Une glissière sert à protéger l’usager d’un autre obstacle, qu’on ne peut pas enlever de la route. Le cas échéant, elle sert à éviter de tomber au pied du talus, si la route est en remblai. On les place aussi le long des arbres, par exemple. »

Mais pourquoi alors n’y a-t-il pas de glissière tout le long de l’A25 Est-ce une question de coût

« On est économes dans la pose de glissières, oui. Mais ce n’est pas au détriment de la sécurité. Avec une glissière, l’usager, au lieu d’aller mourir sur le côté de la route, peut rebondir sur la route en elle-même, et ainsi percuter d’autres véhicules. Cela peut évidemment être très dangereux. Maintenant, ce que la DIR essaye de faire, par exemple pour les panneaux, c’est de limiter ce côté rebondissant. Les nouveaux panneaux, soumis à un choc, se couchent. »

Pourtant à cet endroit-là, un peu avant la sortie 8 dans le sens Lille-Dunkerque, la route est surélevée par rapport au bas-côté… Les voitures accidentées chutent quand même dans le champ, elles n’y glissent pas.

« Tout d’abord, j’aimerais rappeler que nous, la DIR, ne sommes pas responsables de tout. Là, nous sommes sur un tronçon limité à 110 km/h, si les gens roulent trop vite et ont des accidents, nous n’y pouvons pas grand chose. Il faut étudier différents paramètres lorsqu’on analyse les accidents, à commencer par l’état de la personne au volant, si il ou elle a bu, si il ou elle roule trop vite. L’infrastructure n’est pas en cause. C’est vrai que la route est surélevée, légèrement. On considère que cela ne suffit pas pour une glissière. Nous regardons l’accidentologie, exclusivement les accidents corporels ; pour nous il ne s’agit pas d’une zone accidentogène à proprement parler. »

Comment avez-vous décidé des endroits où placer les glissières

« Les glissières de sécurité ont été placées à la construction de l’autoroute (de 1963 à 1973, NDLR). Quand on construit une autoroute, il y a des normes à respecter, des obligations réglementaires qui déterminent si on va poser ou ne pas poser. Mais les techniques évoluent. »

Alors une fois que c’est posé, on ne bouge plus rien concernant les glissières, pour toujours

« Non, il nous arrive, à la Direction interdépartementale des routes, de revisiter notre réseau. En ce moment, on est plutôt à essayer d’en mettre le moins possible. S’il survient un accident, la glissière est déformée ; on la change, ce qui a un coût. Et on a un peu de peine financièrement, comme beaucoup. »

Une zone accidentogène

Dimanche 20 mars, vers 17 h, une conductrice avait, pour une raison encore inconnue, perdu le contrôle de son véhicule. En l’absence, à cet endroit précis, d’une glissière de sécurité, la voiture avait fini sa course dans un champ après avoir effectué plusieurs tonneaux. Les trois femmes, âgées de 21, 42 et 68 ans, avaient été blessées, dont deux grièvement. Plusieurs autres accidents à cet endroit ont été portés à notre connaissance, avec des véhicules retrouvés dans le champ.

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