Accident de Leers, le conducteur remis en liberté sous contrôle judiciaire

Et si la vitesse n’était pas seule en cause Ce qui se subodorait depuis dimanche soir par les témoins de l’accident semble aujourd’hui se confirmer.

Dimanche soir, vers 20 h, à la sortie d’une légère courbe, une «
voiture folle
» fauchait une fillette de 17 mois et son parrain âgé, lui, de 21 ans. Ce dramatique concours de circonstances s’est joué alors que les deux victimes venaient de sortir d’une maison, rue Victor-Hugo. Si le jeune homme a pu sortir de l’hôpital avec des blessures aux jambes, la petite Chloé est toujours dans un état critique au CHR de Lille. Son pronostic vital était, mercredi soir, toujours engagé.

Blessures involontaires aggravées par plusieurs circonstances

Le conducteur âgé d’une trentaine d’années a été déféré ce mercredi matin devant le parquet de Lille. Une information judiciaire a été ouverte pour «
blessures involontaires aggravées par plusieurs circonstances
». Saisi, un juge d’instruction lillois a décidé, d’emblée, de le placer sous contrôle judiciaire strict, sans débat devant le juge des libertés et de la détention. Malgré les réquisitions de placement en détention formulées par le parquet, le jeune homme a été remis en liberté.

Les investigations sont désormais entre les mains du magistrat instructeur. Charge à lui de faire toute la lumière sur le scénario de l’accident. Selon une source judiciaire, il apparaît que ce SDF circulait dans une voiture qui appartenait à son père, décédé. Il roulait sans assurance.

L’enquête a également permis de déterminer qu’il avait pris le volant après avoir consommé de l’alcool. Le mis en cause reconnaît d’ailleurs avoir bu mais dans des conditions normales. «
Ceci dit, comme il s’est rendu plus de 12 heures après les faits, il est très difficile de déterminer précisément son degré d’imprégnation alcoolique au moment de l’accident, dit une source judiciaire. Il s’avère également qu’il est un consommateur quotidien de cannabis. Il est possible, enfin, que son attention, au moment de l’accident, ait été détournée par son téléphone. C’est quelque chose qui ressort clairement de l’enquête et de plusieurs témoignages
».

Le conducteur en cause évoque lui-même l’envoi d’un SMS. «
Il l’explique lui-même comme étant la cause possible de sa perte de contrôle, souligne une autre source. Mais pour le moment, cela repose sur ses propres déclarations. Il reviendra aux policiers d’exploiter son téléphone portable pour retrouver une concordance entre son historique de messagerie et l’accident
».