A Grenoble une uvre d’art urbain jugée hostile à la police suscite la polémique

A Grenoble une uvre d'art urbain jugée hostile à la police suscite la polémique

Deux policiers matraques en l’air, l’un portant un bouclier sur lequel est inscrit « 49.3 », une Marianne à terre. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que la peinture murale de l’artiste Goin à Grenoble fît parler d’elle. Une polémique d’autant plus vive que l »uvre a été peinte dans le cadre d’un festival d’art urbain subventionné par la mairie écologiste.

« Une fresque honteuse », a jugé Jean-Pierre Barbier (Les Républicains), député et président du conseil départemental de l’Isère.

« Voir des policiers représentés en train de matraquer Marianne, et donc la République, alors que depuis plusieurs mois, et pas plus tard qu’il y a dix jours, ils ont donné leur vie pour elle, c’est indigne ! », a réagi Patrick Mairesse, directeur départemental de la sécurité publique, cité par le quotidien régional Le Dauphine libéré.

« Quand la collectivité locale finance, sur l’argent des contribuables grenoblois, une fresque réalisée dans le cadre d’un festival subventionné à hauteur de 25 000 euros, à la vue de tous, dans l’espace public, elle est responsable des messages passés. Par respect pour ceux qui nous protègent, il faut effacer immédiatement cette fresque inacceptable dans le contexte », a souligné l’ancienne ministre socialiste Geneviève Fioraso, qui est dans l’opposition à la municipalité menée par Eric Piolle (Europe Ecologie-Les Verts).

Bernard Cazeneuve affirme son soutien aux policiers

Sur Twitter, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a affiché son « plein soutien aux policiers qui protègent chaque jour les Grenoblois » :

« Nous, en tant que politiques, on s’interdit de vouloir gérer la création artistique », a-t-on répliqué au cabinet du maire, où on relève le « grand succès » du Grenoble Street Art Fest. « On comprend la réaction de la police et d’autres, mais ça reste une uvre d’art, et l’art peut être subversif », fait-on valoir. « L’art a vocation à créer du débat, voire de la polémique », a ajouté la mairie.

Le responsable a précisé que l »uvre a été peinte sur un mur du quartier de la gare qui doit être détruit « dans les jours ou les semaines qui viennent ».

Jérôme Catz , organisateur du festival, estime dans Le Dauphiné libéré que le but de l’artiste n’était pas de stigmatiser les policiers mais bien l’Etat :

« D’ailleurs, dès vendredi quand nous avons su qu’il y avait une polémique, l’artiste, qui est un artiste anonyme qui cherche à faire réagir les gens, a rajouté un titre à son uvre, qu’il a appelée L’Etat matraquant la Liberté’. »

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