Natacha Bouchart et la préfecture s’opposent à propos du mur le long de la rocade

Les travaux pour la construction
d’un mur le long de la rocade portuaire de Calais
, destiné à empêcher les migrants de grimper sur les camions à destination du Royaume-Uni, ont démarré récemment. L’ouvrage de quatre mètres de haut et un kilomètre de long,
financé par le gouvernement britannique
(2,7 millions d’euros), doit être construit le long de la route nationale qui conduit au port de Calais. Des travaux préparatoires ont eu lieu au mois d’août, les fondations ont été coulées en ce début de semaine et le chantier doit se poursuivre jusqu’en novembre.

La maire de Calais
ne veut plus de mur végétalisé sur la rocade portuaire
, après
l’annonce du démantèlement
« rapide » de la « jungle » par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors de sa visite à Calais le 2 septembre. « 
J’ai demandé au sous-préfet qu’on arrête ce projet. Il n’est pas nécessaire de se précipiter. Le ministre de l’Intérieur a annoncé le démantèlement de la « jungle », alors ce mur n’a plus lieu d’être
 », avait déclaré Natacha Bouchart. Elle avait également fait savoir qu’elle avait accepté ce projet « 
du bout des lèvres en raison de l’urgence
 », mais qu’elle en avait « 

réduit la distance

 » et « 

obtenu sa végétalisation

 ». Elle estime également que ce mur est « 

un moyen de plus, après les grilles, pour enfermer la ville

 ».

Le mur doit sécuriser les abords de la rocade portuaire.

Ce vendredi matin, la maire de Calais a fait savoir que « Sans réponse sous huit jours, je signerai un arrêté interruptif de travaux ». Elle indique également  : « 
N’ayant aucune réponse du gouvernement sur ma demande de non-démarrage de la construction du mur, un constat d’infractions répondant au code de l’Environnement et de l’urbanisme a été établi ce jeudi par la Ville de Calais à l’encontre de la société qui réalise les travaux. »

La municipalité a par ailleurs précisé que cette décision de la maire de Calais était justifiée par la proximité avec des établissements industriels, inscrits dans le plan de prévention des risques technologiques (PPRT), et a pointé du doigt « 
une absence totale de formalisme , puisqu’il n’y a pas de déclarations de travaux
 ».

Photo Jean-Pierre Brunet

La préfecture du Pas-de-Calais a répondu à Natacha Bouchart vendredi après-midi, par voie de communiqué, en expliquant que les travaux le long de la rocade portuaire avaient « 
vocation à se poursuivre
 ». « 
Dans un contexte international de crise migratoire durable, cette stratégie doit être pérénisée dans les prochaines années, bien au-delà du démantèlement du campement de Calais, qui interviendra avant cet hiver, afin de diminuer l’attractivité du Calaisis pour les passeurs. »

La préfecture a par ailleurs mis en avant le fait que ce mur permettait d’assurer la sécurité des transporteurs et usagers de la rocade, mais également celle des riverains et des migrants. « 
Ces travaux se déroulent dans le strict respect de la légalité, et ont été largement concertés

 ».

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