Le LOSC rattrapé par la réalité économique

Le LOSC rattrapé par la réalité économique

L’officialisation du transfert de Benjamin Pavard à Stuttgart (D2 allemande), 20ans, jeune Maubeugeois formé à Lille, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Au point de provoquer la colère des supporters toute la journée sur les réseaux sociaux. «
Ça fait peur, très peur. On vend les bijoux de famille. On possède des internationaux espoirs avec Guirassy ou Pavard et on ne les fait pas jouer. On peut comprendre pour Sidibé et Boufal, mais là’ Où est la politique de jeunes qu’on nous a vendue il y a un an C’est incompréhensible
», s’emporte Jean-Marie Dhaussy, administrateur du site de supporters Les amis du LOSC. En interne aussi on s’interroge.

Riche ou pas

Lille donne l’impression d’être riche en ayant vendu cet été pour 45 M’ de joueurs, alors qu’il ne l’est pas. Car la réalité est toute autre. Chaque saison désormais, il doit commencer par vendre pour équilibrer ses comptes au 30 juin. La DNCG veille particulièrement au respect de cette règle, surtout depuis les excès de train de vie liés au doublé.

Cette année, le LOSC devait trouver 25 M’ avant de recruter.Il pensait même que la vente de Boufal pouvait suffire. Ses plans ont été bouleversés par la blessure au ménisque du Franco-Marocain. Les ventes de Sidibé et de Guirassy, pas forcément programmées dans les plans initiaux, ont calmé momentanément le gendarme financier.

L’élimination en Ligue Europa (5 M’ de recettes inscrites dans le budget prévisionnel du prochain exercice) et la mise en place du recrutement ont obligé Michel Seydoux à revoir sa copieau moment où le mercato estival se termine. Quitte même à ce que le dernier projet du club, consistant à développer de jeunes joueurs à fort potentiel avec l’idée d’amener une génération au sommet, martelé lors de nombreuses conférences de presse, ne prenne un vrai coup de vieux.

Le président du LOSC parle d’adaptation (lire ci-après). Car il compte sur d’autres forces vives présentes au centre de formation pour prendre le relais et donner encore un sens à son projet.

Mais pourquoi Bissouma ou Mothiba auraient-ils du temps de jeu là où Guirassy et Pavard n’en ont pas eu Pourquoi ne seraient-ils pas les prochains à combler le trou lorsque le LOSC devra à nouveau trouver 20 M’ en juin Comme un éternel et usant recommencement. «
Ce projet, ce n’est que du vent
», insiste un supporter. C’est effectivement l’impression que ça laisse.

«Pas un changement, une adaptation» se défend Seydoux

Face à la colère des supporters et l’incompréhension de certains de ses choix, le président du LOSC fait face et explique qu’il est obligé de s’adapter.

Les ventes successives de Boufal et surtout de Pavard ce week-end interpellent voire inquiètent’

« Il se passe parfois des choses dans une entreprise et si vous ne réagissez pas, cela peut être dramatique. Je reviens à la genèse de nos problèmes. En décembre, nous étions 18es et nous avons investi (arrivées d’Amalfitano, d’Eder et de Lopes) sans avoir de recettes. Le remplacement de l’entraîneur (Hervé Renard) non plus, ce n’était pas une dépense prévue. Les résultats prouvent que la décision n’était pas si bête que cela. »

Ces changements n’expliquent pas tout néanmoins…

« Non car il faut admettre qu’on vit un mercato particulier et la blessure de Boufal à Lorient début mai est venue compliquer beaucoup de choses. N’oublions pas que nous sommes en pleine crise économique. Les recettes du stade Pierre-Mauroy sont en baisse, ce qui n’est pas le cas de son coût (10 millions d’euros par an). On a perdu de l’argent sur le sponsoring et nous ne sommes pas qualifiés en Ligue Europa. Voilà tous les éléments qu’il faut prendre en compte. Le marché est plus difficile que prévu. Les Anglais sont certes très riches, mais ils font aussi attention à leurs dépenses. »

Ces départs (Boufal, Guirassy, Pavard) signifient-ils la fin de votre projet « jeune »

« Ce n’est pas un changement de politique, c’est une adaptation. Le projet jeune n’a de l’intérêt que s’il joue. Avant de vendre ou de prêter un joueur, on se pose de vraies questions. Pavard était barré au LOSC et je comprends qu’il soit attiré par un projet différent. On avait plus de trente joueurs sous contrat. Si on avait été en Ligue Europa, Pavard ne serait pas parti. Un joueur qui ne joue pas nous coûte de l’argent et ne prend pas de valeur. »

L’incompréhension est énorme chez les supporters’

« Je suis obligé de veiller aux équilibres et je comprends leur réaction. Je trouve que l’on a une très belle équipe. Lille est le club qui a le plus acheté cette saison. Boufal et Sidibé ont multiplié leur salaire par trois en partant. J’essaye de rester cohérent.»

SLITI à LILLE, ça coince pour l’instant

Les transferts de Boufal (à Southampton) et de Pavard (à Stuttgart) ont été officialisés hier. Dans l’autre sens, Naïm Sliti (Red Star) n’est toujours pas lillois: son club et le LOSC n’étaient pas tombés d’accord, hier soir, sur les modalités de paiement du million et demi d’euros. Lille souhaiterait un prêt non payant avec option d’achat. Si le Tunisien arrive, Mendes ou Bauthéac pourraient s’orienter vers un autre projet.

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