24 heures après les inondations Pas-en-Artois les pieds dans la gadoue

C’est dans ce village-cuvette du sud-ouest Arrageois que les pluies ont été les plus abondantes, mardi. L’eau est montée vite dans les maisons, commerces et même dans la caserne de pompiers, submergée. Un fourgon, à peine sorti du centre de secours, n’a pas résisté aux vagues et a été perdu.

Pas-en-Artois était mercredi une fourmilière qui pataugeait dans la boue. Partout, des panneaux de bois pour boucher les vitres brisées. Des morceaux de bitume jonchant les trottoirs. Des dépanneuses pour emporter les voitures charriées par le courant. «
J’ai vu passer un torrent avec des voitures sans chauffeur
», raconte Jean Gourdel, 75ans.

L’école privée et le collège dégorgeaient de boue

Les pompiers étaient à pied d »uvre pour vider les caves et aider les sinistrés qui n’ont pas dormi. Des pompiers aussi sur le front de la remise en état de leur caserne. «
L’objectif, c’est qu’elle puisse reprendre son activité ce jeudi
», espérait le lieutenant-colonel Becourt, optimiste.

Les voitures tentaient de se frayer un chemin. L’école privée et le collège dégorgeaient de boue. La commune a envoyé mercredi sa demande de reconnaissance en catastrophe naturelle. Près de là, à Mondicourt, Michel Muchembled, 76ans, ancien boucher du village de Sus-Saint-Léger, a perdu la vie, noyé dans son véhicule.

Régis Rouvoy était venu nettoyer le logement de sa mère, 92 ans, qui a échappé de peu à la mort. Des jeunes l’ont sortie alors qu’elle avait de l’eau jusqu’au cou. «
Elle est toujours choquée à l’hôpital de Doullens qui ne veut pas la garder
», s’énerve-t-il.

« Si on avait su on aurait remis deux rangées de parpaings »

À la salle des fêtes, une dizaine de personnes seulement sont venues se restaurer. Les gens n’ont pas voulu partir de chez eux. Johan, lui, se posait des questions. Avec sa fille Lise, 7ans, ils passaient le racloir sur la dalle de leur maison’ en construction. Pas achevée, déjà inondée. «
Ça remet tout en cause, si on avait su on aurait remis deux rangées de parpaings.
»

Le nettoyage des rues et maisons devrait prendre des jours.